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La Fille (c) D.R. LA FILLE
de Solveig Nordlund
Par Romain LE VERN


SYNOPSIS : Ricardo Monteiro est un producteur de télévision à succès, spécialisé dans les reality shows. Agé de 45 ans, il vient de recevoir une récompense pour la série télévisée la plus populaire de l’année. Au même instant, Leonor, sa fille de 18 ans, lui lance un ultimatum : s’il ne rentre pas ce même soir pour fêter son anniversaire, il ne la reverra jamais. Mais Ricardo est distrait par ses affaires et d’autres obligations, et manque le dernier vol qui lui permettait de rentrer chez lui à temps. Quand il arrive finalement, le lendemain, l’appartement est vide, et Leonor est partie. Dans un premier temps, Ricardo pense qu’il s’agit seulement d’un jeu. Mais l’absence de coups de téléphone, de messages au bout d’un certain temps le rend inquiet, si bien qu’il commence à chercher sa fille. Au fur et à mesure de son « affaire privée », il va découvrir le véritable visage de sa fille. Mais qui est donc Leonor ?

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MOI, LOLITRASH

  La Fille (c) D.R.
La première scène montrant un homme plongeant dans une piscine annonce parfaitement la couleur et la structure du film : en surface, tout est calme, rassurant ; en profondeur, tout est monstrueux, glauque et tordu. Tout le récit est perçu du point de vue de Ricardo, un producteur de télévision libertin et matérialiste, enfermé dans son égoïsme et sa suffisance. Un soir, sa fille, irritée par son comportement, quitte le domicile sans crier gare. Ce sera l’occasion d’une enquête introspective où Ricardo devra remonter des pistes et assembler des indices pour retrouver sa fille disparue et accessoirement découvrir ce qu’elle lui cachait. C’est une sorte d’affaire privée où le protagoniste va de bonnes pistes en mauvaises, dans l’incapacité de savoir s’il se fait manipulé ou s’il est en territoire dangereux.

Sara, une intrigante demoiselle, va venir complexifier la situation (est-ce un ange gardien, ou le contraire ? Et si Sara était en fait cette Leonor, fille perdue dont on ne connaît pas le visage ?). Ce personnage, délicieusement sensuel, joue sur cette ambiguïté, use de son charme et de ses atouts pour donner au film une dose de trouble supplémentaire. Astucieusement, elle utilise la disparition de Leonor pour prendre progressivement sa place aux yeux de son père, dans l’unique but de dégoter un rôle au petit écran. Elle symbolise la motivation des jeunes d’aujourd’hui et l’appât (et les revers) de la célébrité facile. Le monde de la télévision, symbole d’une société aliénée, reste au second plan, mais justifie l’opiniâtreté de Sara, tellement aveuglée par son arrivisme qu’elle ne se doute même pas du danger potentiel qui règne autour d’elle…