Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     


 

 

 

 

 
Les Enfants de la colère (c) D.R. LES ENFANTS DE LA COLERE
de Winfried Bonengel
Par Nicolas JOURNET


SYNOPSIS : 1986. Tommy et Heiko sont deux amis d'enfance. Inséparables, ils souhaitent fuir la RDA. Entre poussées libertaires et tentations néo-nazies, entre séjours en prison et nuits passées sur les toits, les deux amis vont circuler - quitte à s'y perdre - dans un monde dictatorial en train d'agoniser.

....................................................................

Regarde les régimes tomber

  Les Enfants de la colère (c) D.R.

Les hasards sont souvent porteurs de sens. Le fait que Les Enfants de la colère soit sorti quelques semaines après Good Bye Lenin ! est loin d'être une simple coïncidence. Selon un comptage réalisé au pied levé par Winfried Bonengel, le réalisateur de Les Enfants de la colère, il n'y aurait que quatre films allemands consacrés à la situation en Allemagne, en incluant le sien et celui de Wolfgang Becker. Les deux autres seraient selon lui des comédies qui ne traitent à aucun moment de la vie quotidienne des habitants de l'Est. En tout cas, de leurs difficultés et des restrictions de liberté qu'ils devaient subir au jour le jour. L'arrivée consécutive sur les écrans français de deux films centrés sur la RDA a donc valeur d'événement. Pas seulement cinématographique - car n'en déplaise à certains publicitaires qui pensent que les films ne sont que des produits -, mais aussi sociologique.

À la sortie de Good Bye Lenin !, une partie de la presse française en a fait le porte-drapeau d'un nouveau phénomène, l'ostalgie. Néologisme mêlant ostland et nostalgie et qui renvoie à une certaine forme de réalité en ex-Allemagne de l'Est, le terme correspond pourtant très mal à Good Bye Lenin ! qui donne à peu près autant envie de vivre dans un pays qui clonerait la RDA que Le Dictateur provoquait le désir de se retrouver dans les années trente à Berlin ou à Rome. Bien sûr, le film de Wolfgang Becker est assez léger, avec des passages plutôt drôles. Mais c'est quand même très loin des Charlots font l'Espagne ! Good Bye Lenin ! démonte avec une grande intelligence le système médiatique mise en place par le régime communiste. Les scènes de journal télé expliquent très bien comme il est facile de travestir la réalité des faits pour coller à une idéologie. En Irak, certains médias occidentaux ne font d'ailleurs que reprendre ces méthodes très biaisées.