SYNOPSIS:
C’est l’histoire d’une gamine de quinze ans qui trouve la vie
écœurante. En pleine crise d’adolescence, Sandra s’en prend
à tout le monde : que ce soit au lycée ou en famille, rien n’échappe
à ses critiques et à ses sarcasmes.
Les baisers des autres
se goûte comme un diabolo menthe, un film à la fraîcheur acidulée
et au piquant sucré de la jeunesse, mettant le spectateur
à une distance ni trop près (sentimentalité larmoyante qui
risquerait de le noyer) ni trop loin (mépris de celui qui
ne sait plus son enfance au risque de le dessécher). Sandra
est la voix off du film qui catalogue tous les griefs de l’adolescence
en crise aiguë : du mal être d’avoir des cheveux gras
à la poitrine aussi plate que des œufs au plat, du tampon
qui bouche les chiottes au frère sadique chouchou de la famille,
du père trop nul à la mère hystérique. Les baisers des
autres nous enchante par cette caricature des lieux communs
de l’âge ingrat, croquée à pleine dent où se dit doucement,
en filigrane la nostalgie de ce temps où l’amour et les baisers
de sa mère trop tôt disparue, nous manquent encore.
Eléments d’analyse
La voix off du film instaure une distance temporelle avec
ce nous montre l’écran, tout en incarnant l’image de Sandra
qui s’anime parce que racontée. Ce serait celle de Sandra
adolescente qui narre sa vie présente, mais aussi l’adulte
qu’elle est devenue et qui revient sur ce temps fragile. La
voix donne vie aux images qui défilent, tel un album de famille
où l’on arrête parfois de tourner les pages pour s’attarder
plus longuement sur une scène, une action, une émotion. L’arrêt
sur image (plus précisément l’arrêt vocal) permet la profondeur
de champ avec les personnages qui s’animent et parlent pour
ensuite redevenir autant de clichés de vie (au sens photographique
du terme). La cinéaste n’hésite pas à sur-jouer ses personnages
sur le modèle du cartoon avec ralentis, accélérations, retour
en arrière, grossissements, hyper-stylisation (fond noir,
graphique, mouvement saccadé) créant ainsi un récit non linéaire
mais soumis aux humeurs indociles des désirs contrariés de
l’adolescente. La toute fin du film où nous apprenons quelque
chose de dramatique nous fait rembobiner le récit dans notre
tête et regarder plus gravement ce qui se présentait de manière
si légère et burlesque.
Scénariste et réalisatrice. Après des études de
cinéma à l'ESRA (Paris), Carine
Tardieu a été
assistante réalisatrice sur de nombreux films et
téléfilms. Depuis 2000, elle travaille comme scénariste
de fiction (26' et 90') et réalise des programmes
courts pour la télévision. En 2002, elle réalise
son premier court-métrage Les baisers des autres.
Multi-primé dans les festivals, ce film a aussi
fait l'objet d'une novélisation par son auteur,
inaugurant ainsi la collection « ciné-roman »
chez Actes Sud Junior. A 30 ans, elle achève tout
juste la réalisation de son second court-métrage
L'aîné de mes soucis qui fera, lui aussi,
l'objet d'une novélisation dans la même collection.
Titre : Les
Baisers des autres Réalisateur :
Carine Tardieu Acteurs
: Noémie Develay, Isabel Otero, Romane Bohringer
(voix) Scénario
: Carine Tardieu Image
: Eric Dumage Montage
: Eric Pretet Son
: Ivan Dumas Musique
: Alexandre Desplat Production :
Wacky films Infos
: France - 2002 - Fiction – 13 minutes - 35 mm couleur
Festival/Prix :
Prix du public Trouville 2002 - prix du public,
prix de la presse, grand prix du jury Pontault-Combault
2002 – prix du public Château-Chinon 2002 – Prix
du public Sarlat 2002 – prix de la jeune création
Villeurbanne 2002 – prix Shine du meilleur court-métrage
Européen Bradford 2003 – Prix du jury, prix du public
Décines 2003 (Achat France 3 et Ciné-cinéma), sélection
officielle Clermont-Ferrand 2003, nomination Lutins
2003