SYNOPSIS :
Claudine a dix-sept ans. Elle vit à la campagne avec ses parents,
qu'elle aide à travailler aux champs. Les vaches sont ses seules
amies. C'est elle qui s'en occupe tous les jours. Claudine fait
aussi du « Baby sitting », comme elle dit, mais sous
une forme assez inattendue. L'argent qu'elle gagne ainsi, lui
permet de réaliser ses petites folies : elle se teint en rousse
comme ses vaches, s'achète une veste en peau de vache... Claudine
a un secret qui va la mener à une lente métamorphose. |
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UNE VRAIE JEUNE FILLE
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Réjouissante chronique d’une corporéité
animale, Peau de vache est à prendre et caresser
au sens littéral, tel ce gros plan érotique d’une main féminine
parcourant avec langueur une rousse fourrure. Le film démarre
au ras des pâquerettes, ici ce sont plutôt des betteraves
arrachées à pleines mains, travail agricole à la chaîne
que Claudine fait chaque matin, dans le silence, avec son
père aimant et mutique. Le récit s’ancre dans la France
(rance ?) d’après Pompidou où Elvis faisait encore
frémir la libido des tout jeunes provinciaux. C’est aussi
et surtout l’histoire d’une jeune fille coincée entre une
mère qui a abdiqué sa féminité (la mère fouettarde) et l’absence
criante de mecs (elle n’a que des petits à qui elle vend
son corps pour quelques minutes de slow pelvien). Là où
le film ose, et dérape vers d’autres ornières que le constat
acide d’antan, c’est dans le mélange subtil et audacieux
du trivial au fantastique (au léger parfum d’inceste). De
ce corps de jeune fille qui s’épanouit avec comme seul compagnon
charnel des vaches et un taureau Pablo. Alors le phallus
énorme, comme son désir à elle et à nous spectateurs voyeurs,
hante le film d’un suspens presque intenable : non,
elle ne va pas le faire ??!!
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