POINT DE VUE

De prime abord, Retour à Cold Mountain a tout de la fresque hollywoodienne romanesque, mais à mieux s’y pencher, l’originalité de cette belle œuvre de cinéma, réside avant tout dans la réflexion que propose le réalisateur et scénariste anglais Anthony Minghella sur la période trouble et pourtant, ô combien romancée, de la guerre de Sécession.

De prime abord donc, on songe au lyrisme et à la fougue d’Autant en emporte le vent, mais Anthony Minghella, venu récemment à Paris pour la promotion de son film, nous explique calmement mais de façon catégorique que nous faisons fausse route : « Il n’y a absolument aucune connection avec Autant en emporte le vent. Si vous voulez connaître mon film référence pour Retour à Cold Mountain, sachez que j’ai recommandé à tous les comédiens du film de visionner The tree with the wooden clogs (L’Arbre aux sabots) d’Olmi parce pour moi c’est une fable extraordinaire qui évoque une communauté un peu semblable à celle que j’ai essayé de créer pour Cold Mountain avec cette symbiose tout à fait étonnante entre la nature, les animaux et cette communauté. »

Dans cette région sauvage et isolée de tout, un couple va pourtant se former mais de manière imperceptible et fugace. Et c’est en ce sens même que réside l’originalité et la force du souffle souffle épique de Retour à Cold Mountain : Minghella va construire son scénario de film d’amour en séparant pendant plus des trois quarts du film, ses deux personnages principaux.