SYNOPSIS :
Hew et Kew sont des bonhommes de pierre. Ils papotent tranquillement
en haut de leur colline, mais pour les pierres, le temps n'est
pas celui de l'humanité qui défile devant leurs yeux. |
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POINT DE VUE
Quel film ! Quel film ! Caillasses
se balade depuis trois ans dans les festivals du monde entier,
y récolte des prix à la pelle - dernier en date l'Oscar 2003
du meilleur court-métrage -, mais surtout y sème des graines
de plaisir aux spectateurs présents. Car ce film est l'un
des plus agréables courts-métrages qui soient.
Une telle affirmation peut paraître exagérée, excessivement
dithyrambique. Peut-être. Mais combien de films montrent autant
de maîtrise dans le domaine technique ? Caillasses
est un film d'animation, mais pas de l'animation à la Pixar
à grand renfort d'ordinateurs et de milliers de dollars. Chris
Stenner, Heidi Wittlinger et Arvid Uibel - qui est décédé
en 2000 et auquel Caillasses est dédié - font à l'ancienne
mode avec décors miniatures en papier mâché et personnages
en pâte à modeler. Ce que fait Pixar est remarquable, mais
le côté artisanal du trio magique à l'origine de Caillasses
donne à leur travail un supplément d'âme, une petite dose
d'humanité en plus. Car combien de films élaborent en huit
minutes une réflexion qui tient la route sur le genre humain
?
Caillasses met en scène une théorie de l'évolution
circulaire où la fin d'une espèce n'est pas si dramatique
que cela puisqu'elle ne fait que marquer le début d'une autre.
D’ailleurs le titre original colle mieux au propos que sa
traduction française. Das Rad, la roue. La roue comme
l'une des inventions majeures de l'humanité dont l'élaboration
puis les améliorations successives ont révolutionné la vie
des homo sapiens. La roue comme le symbole d'un temps qui
se mord la queue puisque tout début est une fin et toute fin
un début. La roue comme le différentiel entre un temps humain
qui s'écoule à toute vitesse, où la connaissance et la technique
progressent à un rythme effréné au fil des millénaires, des
siècles, des générations, mais qui s'essoufflera un jour dans
la vieillesse et un temps de la nature très lent mais immortel.
L'équilibre, la reproduction du cycle ne se pouvant se faire
que si la nature a réussi à conserver un peu d'espace. Un
court-métrage écolo, un court-métrage qui célèbre la vie en
évoquant la mort, un court-métrage magnifique.
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Titre : Caillasses
Réalisation et scénario
: Chris Stenner, Arvid Uibel, Heidi Wittlinger
Production
: Filmakademie Baden-Würtemberg Ludwigsburg, Georg
Gruber
Durée
: 8 min
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