SYNOPSIS :
De nos jours, au sud de l’Espagne. Dans la région d’Almería,
où furent tournés de nombreux films internationaux et westerns
spaghetti, se trouve Texas-Hollywood, une reconstitution
de ce que devait être un village de l’Ouest américain au XIXe
siècle. Une troupe de cascadeurs et de figurants y ont pratiquement
élu domicile, organisant un spectacle municipal pour les touristes
de passage. Imprégnés par la culture des films de cow-boys,
ces joyeux lurons sont dirigés par Julián Torralba (Sancho
Gracia), soi-disant ancienne doublure de Clint Eastwood, plus
ou moins secondé par son adversaire à l’écran – et à la ville ?
– Cheyenne (Ángel de Andrés López). Tous se complaisent dans
cet univers, en vrais nostalgiques de l’âge d’or des studios
d’Almería. Un jour, un petit garçon fugueur, Carlos (Luis
Castro), débarque dans le village, à la recherche de son grand-père,
qui n’est autre que Julián. Il veut en savoir plus sur la
disparition de son géniteur, mort lors d’une cascade plusieurs
années auparavant, fait qui culpabilise Julián. Il prend néanmoins
le gamin sous son aile. Seulement la mère de Carlos, Laura
(Carmen Maura), haineuse à l’égard de son beau-père, ne l’entend
pas de cette oreille. D’autant qu’elle travaille pour un requin
de la finance sans scrupules, à la recherche d’un terrain
à transformer en parc d'attraction. Un terrain comme celui
de Texas-Hollywood, par exemple ! Mais Julián est bien
décidé à le défendre coûte que coûte…
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POINT DE VUE
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Achevée il y a deux ans, cette comédie
s’annonce dès la vision de l’affiche française comme ouvertement
délirante. Des gardes civils espagnols contemporains font
face à un homme en vêtements de cow-boy, la crosse
de son revolver mise à l’envers dans l’étui. L’un des agents
se tient dans une posture duelliste de western. Le
film est dit « attraction » dans un faux logo
comprenant une tête de carcasse de bovin, coiffée d’un casque
de policier à la visière touchée par un impact de balle.
Le titre et la tagline – « Ils résisteront jusqu’à
la dernière cartouche » – laisse augurer un contenu
plutôt musclé. On peut par conséquent s’attendre à un film
provocateur, excessif, d’action subversive, le résumé officiel
insistant sur l’affrontement « de classes » opposant
provinciaux et citadins, gens du spectacle et financiers,
faux hors-la-loi et vrais policiers.
Cet aspect « film de jeune loup », « d’enfant
terrible » apparaît par instants. Le sang coule à quelques
reprises, notamment lors de l’accident mortel qui coûte
la vie au fils de Julián. Les insultes et jurons en castillan
fusent, les coups de poing sont présents ainsi que les coups
de feu, bien que ces derniers soient dans un premier temps
inoffensifs. En effet, les « 800 balles » du titre
sont les huit cents véritables balles que se procure Julián
afin de se défendre contre ceux qui veulent raser Texas-Hollywood.
Immanquablement, le côté factice du monde des cascades,
des décors de reconstitution cinématographique et donc des
fusillades à blanc déteint sur l’aventure qui nous est montrée,
devenant bel et bien cette « attraction » dont
parle l’affiche du film. De surcroît, les personnages comme
le petit Carlos et sa mère – passés sous silence par le
pitch officiel (1) – introduisent tout un pathos
familial donnant à 800 Balles un profil « grand
public » inutile.
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