Pour en revenir à
Confidences trop intimes, tout démarre donc plutôt
bien. Et d'ailleurs certains domaines vont conserver de bout
en bout leur qualité. Les deux acteurs principaux vont maintenir
leur niveau. Les seconds rôles - Michel Duchaussoy, Anne Brochet,
et Hélène Surgère - seront au diapason. Concernant des domaines
plus techniques, Ivan Maussion au décor, Annie Perier-Bertoux
aux costumes et Eduardo Serra à la photographie réaliseront
un travail remarquable. Ajoutant chacun dans leur spécialité
une pierre dans la construction du film de Patrice Leconte,
lui donnant cette touche très années trente, et très Simenon
même par moments.
Mais, malheureusement, Confidences
trop intimes va s'enliser dans les faiblesses d'un scénario
mal conçu. Dans le dossier de presse, lors des interviews,
Patrice Leconte raconte qu'il a choisi de travailler avec
Jérôme Tonnerre sur la base d'un scénario de trente pages.
Cette information sur la genèse du projet explique en partie
la déliquescence progressive du script. Confidences trop
intimes éprouve les plus grandes difficultés à dépasser
le stade de la bonne idée. Au fil des minutes, l'intérêt
des situations va décroissant. Difficile de dire de déterminer
quand le film commence à tanguer. Est-ce au moment de l'arrivée
du mari d'Anna, interprété par Gilbert Melki ? Ou bien est-ce
un peu avant ? En tout cas, Confidences trop intimes
n'arrive pas à trouver un second souffle et rentre petit
à petit dans les clous. L'idée de départ avait une dimension
hitchcockienne, une tension psychologique qui aurait pu
emmener le scénario bien plus loin qu'il ne va. On reste
donc un peu frustré, un peu déçu que le plaisir intense
du début n'ait pas duré jusqu'à la fin.