SYNOPSIS
: Un soir d’orage, d’étranges personnages se croisent dans un
mystérieux lavomatic ouvert 24 heures sur 24. |
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LA MARIEE ETAIT EN ROUGE
24/24
aurait pu être un bon film. Il s’en est même fallu de très peu.
Faute de moyens, un court-métrage doit souvent s’installer dans
un lieu unique. Et le choix d’implanter l’histoire dans un lavomatic
était des plus judicieux. Surtout que l’équipe du film a su
construire un lavomatic étrange, glaçant, accordant une grande
place aux monochromes, éclairé de manière remarquable avec tout
un jeu autour de la minuterie, système de luminosité alternante
qui caractérise ces endroits. On ne sait s’il faut attribuer
sa conception directement au couple de réalisateurs ou au chef
décorateur ou bien encore au chef opérateur - certainement à
tous -, mais en tout cas le résultat est particulièrement réussi.
Malheureusement, le décor aussi bon soit-il ne peut arriver
à combler les failles du scénario et surtout les maladresses
dans la direction d’acteurs.
Le scénario tangue car l’histoire qui se déroule dans ce lavomatic
n’est guère crédible. Un trio amoureux réglant leurs comptes
à coup de revolvers devant un témoin malgré lui, pourquoi pas ?
Mais l’arrivée successive des personnages sclérose le récit.
L’amant arrive, puis le mari. Le mari tue l’amant, puis s’en
va. La femme arrive, puis le mari revient. La femme tire sur
le mari qui lui rend la pareille : ils s’écroulent tous
les deux, morts. Cette valse des personnages n’a pas de logique,
elle n’est mise en place que pour faciliter les desseins des
réalisateurs. Ils veulent à tout prix qu’à la toute fin du film,
le triptyque se soit entretué, quitte pour cela à tordre l’histoire
suffisamment pour arriver à cet épilogue. Sauf qu’à trop étirer
les coutures du scénario il craque très vite et provoque l’ennui
rapide du spectateur.
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La direction d’acteurs pose aussi problème
dans la mesure où, bien que plutôt doués, Sophie Broustal, Christopher
Buchholz et Jean-François Galotte jouent totalement faux. Leurs
attitudes sont affectées à l’extrême. On se croirait dans un
mauvais polar hollywoodien où les personnages s’écroulent au
ralenti et mettent trois plombes à mourir. La scène finale en
est la caricature : la femme s’effondre blessée à mort
sur son amant lui-même décédé. Lourd. Dernière remarque :
après le carton fin, les deux réalisateurs ont inclus une photo
de Sophie Broustal et Jean-François Galotte en costume de mariés.
Cette image n’apporte rien en termes d’information - on
avait compris merci - et agace même plutôt. Rajouter sans cesse
des fins est très à la mode en ce moment dans le court comme
dans le long et cette tendance venue d’on ne sait où ferait
mieux de disparaître.
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Titre : 24/24
Réalisateurs :
Bertrand Eluerd, Antoine Raimbault
Acteurs :
Sophie Broustal, Christopher Buchholz, Jean-François
Galotte
Production :
Tiphany Productions - Phantom Poductions
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