SYNOPSIS
: Un bœuf tombe raide amoureux d’une vilaine grenouille. Mais
celle-ci n’a pas l’intention de se laisser faire. |
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CONTRE-NATURE
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Un bœuf qui s’éprend d’une grenouille,
ce n’est guère naturel. On connaissait la grenouille qui veut
devenir aussi grosse que le bœuf, et l’on trouvait cela bien
présomptueux, mais dans ce cas original de sexualité déviante
le happy end avec mariage et beaucoup d’enfants paraît bien
compromis. En tout cas, l’idée est sympathique et le film de
Paul-Etienne Bourde aussi. Les dessins sont assez enfantins
mais pas lisses comme ceux de trop nombreux courts-métrages
d’animation français. Pour tout dire, la composition graphique
est même un peu crade. Impression renforcée par une palette
de couleurs n’incluant pas forcément les tons les plus classieux
que l’on puisse trouver.
Le jaune caca d’oie et un vert pâle douteux sont en effet les
deux couleurs dominantes. Mais tout cela concourt à l’atmosphère
du film qui est à peu près tout sauf une bluette sentimentale.
La grenouille veut éliminer physiquement son amoureuse de vache
et y parviendra dans des conditions très drôles mais très hard
pour un film d’animation. Avant que le batracien se retrouve
lui aussi fort dépourvu quand la botte du fermier sera venue…
s’écraser sur sa tronche. Cette dernière image gore à souhait
est peut-être la plus drôle d’un film qui souffre quand même
d’un scénario fluctuant.
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De l’idée de départ, Paul-Etienne Bourde
en tire une série de sketches (la bouse, la poursuite sautillante,
le lac…) qui manque de liaisons. Cela ressemble à du Tex Avery,
mais est-ce ce qu’on est en droit d’attendre d’un court-métrage
d’animation qui devrait par définition s’écarter le plus possible
des mécaniques du dessin animé télévisé ? Avec Les Triplettes
de Belleville, Kirikou la sorcière ou encore Le
Voyage de Chihiro, le spectateur est devenu exigeant en
ce qui concerne les films d’animation. Il veut qu’on lui propose
un véritable univers et pas un exercice comique parmi d’autres
qu’on oublie finalement très vite. Et tel est le principal défaut
d’Au ras des pâquerettes. A noter un très beau plan de
fin avec une construction complexe et fort jolie.
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Titre
: A ras des pâquerettes
Réalisateur :
Paul-Etienne Bourde
Musique
: Eric Lonni, Aurélie Degont, Christian Dior, Rémi
Crouzet, Hervé Beauvois
Production
: Digital Salade
Durée :
4’
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