SYNOPSIS :
Dimanche, 11 h. C’est le jour des enfants. Dans l’appartement
familial, Moko et Flama passent un dimanche ensemble. Pizza,
jeux vidéo et loisirs : passe-temps classiques et pourtant.
Pourtant, l’ennui redouble. Les zones de latence scandent
cette journée particulière. Nul espace alentour au dehors
des murs du salon. La proximité les rapproche et, peu à peu,
les cloisonne.
|
....................................................................
|
Scénario
de kids aphasiques ? Ou scénario de l’innocence sexuelle
? Entre les deux garçons, le désir se profile, mais ne pointe
pas. Oisif, il flotte. Au début, les nuances multiples du
scénario semblent fonctionner comme de faibles vessies au
cœur des personnages. En sourdine. Mais il s’agit moins d’une
progression discrète du désir, que de son report en série.
Entre-temps, le cinéaste, qui ne transige pas, altère la structure.
L’harmonie se détraque : d’abord, par la suspension du temps,
ensuite dans une saute (du récit, des images) continue. Au
tissage des saynètes atones où les plans fixes, entrecoupés
de fondus au noirs, tressent le fil de la journée, répond
une dynamique de la mise en scène. Propension nouvelle à la
vitesse, euphorie décérébrée qui répondent à un mac guffin
ingénieux : les enfants ont consommé le gâteau, et l’herbe
caché en son sein.
Avachie
dans le salon, la communauté respire : la fantaisie générale
affleure les esprits. Effusion, révélation en chacun, qui
permettent une empathie commune. C’est la fin des heures creuses,
et d’une mélancolie qui s’ignore et laisse place à la joie.
Ode au singulier : désirs de voyage et quête de soi pour le
premier, âge de raison précoce pour le second, baisers au
vol entre deux portes (de la voisine à Moko), que parachève
une douce folie par la vue surréaliste d’un tableau vivant.
L’exil intérieur, fruit d’un imaginaire de l’ennui, image
et bascule mentales, se mue en une fiction inattendue. Un
horizon, un rêve possible. Grandeur nature.
 |
|
Titre : Temporada
de patos
Réalisateur : Fernando
Eimbcke
Avec : Enrique Arreola,
Diego Catano, Daniel Miranda, Danny Perea
Montage : Mariana Rodriguez
Musique : Alejandro
Rosso, Liquits
Producteur : Christian
Valdelièvre
Prod. : Cinepantera
et Lulu Producciones
Infos : 35 mm -
Noir et blanc - 85 mn
|
|
|