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J'me sens pas belle (c) D.R. J’ME SENS PAS BELLE
de Bernard Jeanjean
Par Bernard PAYEN


SYNOPSIS : Fanny, une trentenaire célibataire, tente d'obtenir les faveurs de Paul, un collègue de bureau, mais les choses ne vont pas se passer comme elle l’avait prévu.

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POINT DE VUE

  J'me sens pas belle (c) D.R.
Tout d’abord, prendre ses résolutions d’été et mettre tous ses préjugés au placard. Le point de départ du premier film de Bernard Jeanjean est suffisamment mince et convenu pour en faire fuir plus d’un. Car après tout, est-ce qu’il est encore stimulant aujourd’hui de filmer pendant 90 minutes une jeune femme invitant chez elle un soir son collègue de travail pour espérer faire l’amour avec lui juste après le dîner. On se dit lors d’un court instant que tout cela respire le huis-clos paresseux à plein nez et ne mériterait d’exister au cinéma que le temps d’un court-métrage.

Et l’on se trompe totalement. J’me sens pas belle est en bout de course un film assez bouleversant, une sorte de mise à nu progressive de deux personnages qui avançaient masqués jusque-là. Avant d’en arriver à ce constat, il faut dire que le film accroche assez facilement, dès son générique, rythmé - sur l’air des Cornichons de Nino Ferrer - par les préparatifs cocasses de Fanny, attendant avec un poil d’appréhension son invité, Paul.

Dialogues accrocheurs, situations amusantes, succession de micro-suspens (Va t-il avoir son dernier train ? Vont-ils s’aventurer dans leurs jardins secrets respectifs ? Vont-ils...baiser ?), mise en scène discrète mais pas ennuyeuse, Bernard Jeanjean utilise assez finement tout l’arsenal scénaristique à sa disposition dans ce genre de configuration pour retenir l’attention et faire en sorte que la première manche soit gagnée : J’me sens pas belle est  un bon divertissement. Mais c’est aussi un très bon film, l’un de ceux qui finissent par nous suivre en filature dans nos souvenirs car il montre très subtilement comment nos petits arrangements avec nos désirs ne sont pas toujours aussi simples, comment le sentiment de la peur a envahi aujourd’hui même les recoins les plus intimes de nos vies, combien l’engagement, même sentimental, nous est parfois de plus en plus difficile à assumer. Ces questions forment la dimension secrète du film, aussi secrète que peut l’être la naissance d’une histoire d’amour aussi anodine qu’extraordinaire. Cette dimension s’incarne dans les corps de Marina Foïs et Julien Boisselier, les deux comédiens du film, dont chaque frémissement de peau, chaque échange de regard, chaque geste aventureux, tendre ou maladroit sont des tentatives d’arraisonnement de l’Autre. 

J'me sens pas belle (c) D.R.
Il faut dire enfin que J’me sens pas belle raconte aussi, plus prosaïquement peut-être mais de manière tout aussi déterminante, une étape importante dans la vie de Karé productions, la dynamique société d’Antoine Rein et Fabrice Goldstein qui produit ainsi son premier long-métrage après avoir produit des courts-métrages à succès (on citera Le fétichiste de Nicolas Klein ou encore Le droit chemin de Matthias Gokalp, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes 2004 et dans de nombreux festivals)




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Titre
 : J’me sens pas belle
Réalisateur 
: Bernard Jeanjean
Scénariste : Bernard Jeanjean
Acteurs : Marina Foïs et Julien Boisselier
Compositeur : Valmont
Directeur de la photographie : Pierre Aïm
Ingénieur du son : Laurent Benaïm
Chef décorateur : Laurent Allaire
Chef monteur : Nathalie Hubert
Producteur: Antoine Rein , Fabrice Goldstein, Caroline Adrian
Production : Karé Productions, Delante Films
Date de sortie : 04 Août 2004
Pays : France
Année : 2003
Durée : 1h 25mn