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Le dieu Saturne   LE DIEU SATURNE
De Jean-Charles Fitoussi
Par Nicolas JOURNET


SYNOPSIS : Laurent vient rendre visite à son père près de Béthune, mais celui-ci, qui vit isolé dans les bois, n'a plus qu'une idée en tête : supprimer ses six enfants, pour leur éviter d'endurer plus longtemps les misères de la vie et remédier ainsi à l'inconvénient d'exister.

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LE CINEMA A LA LETTRE

  Le dieu Saturne

Jean-Charles Fitoussi fait partie d'un petit clan de cinéastes français qui traitent le cinéma de manière littéraire. Si vous reprenez la filmographie de ce réalisateur, difficile de ne pas remarquer combien sa démarche artistique est liée à l'écrit. En 2002, il réalise Les Jours où je n'existe pas d'après une nouvelle de Marcel Aymé. Il collabore à la revue « La Lettre du cinéma » qui porte décidément très bien son nom. Et quand, dans le dossier de presse de la collection Portraits, il explique dans un court texte la genèse du Dieu Saturne, Jean-Charles Fitoussi cite deux auteurs - Montaigne et Wittgenstein - et un passage d'Homère.

Et il ne s'agit pas de références jetées en l'air pour épater la galerie. La littérature est en effet très présente dans Le Dieu Saturne. La mythologie est mise en avant dès le titre, ainsi que dans de petites séquences où interviennent Déméter et Hermès. Lors d'une autre scène, l'un des personnages féminins se met à lire un passage de roman. Mais le goût très marqué de Jean-Charles Fitoussi pour l'écrit ressort avant tout dans des dialogues qui sont plus des textes lus que la mise en œuvre d'un langage oral. La scène phare du film où Jean-Claude - le père - et Laurent - l'un de ses fils - palabrent sur la vacuité de l'existence en constitue l'exemple parfait.

Cette conversation est un exercice de style littéraire voire théâtral où les protagonistes débitent une série de réflexions existentielles. Ce procédé peut s'avérer intéressant et même drôle grâce au regard légèrement distancié du réalisateur sur son travail. Mais il n'empêche qu'on en vient très vite à se demander s'il est toujours question de cinéma. Pas facile de déterminer ce que doit être un film sans paraître pour un fasciste de l'art, sans donner l'impression de restreindre sa définition à des déterminismes personnels. Pourtant, à voir Le Dieu Saturne, quelques constatations simples titillent la plume... ou plutôt le clavier d'ordinateur.

Le cinéma repose sur une donnée fabuleuse : sa capacité à capter le réel. La photographie le fige, la peinture le reproduit plus ou moins exactement, le théâtre le retranscrit en symboles et métaphores, la littérature le décrit, mais seul le cinéma peut le montrer. Parler de réel ne signifie pas qu'il faut filmer la vie de manière brut pour toucher à l'essence même du cinéma. L'écriture cinématographique se construit autour du montage, de l'ellipse, bref de la mise en place d'une fiction. Le mot réel doit donc être entendu au sens de réalité humaine. Le cinéma fascine car les sentiments qu'il exprime, les actions qu'il reproduit sont au plus près du vécu du spectateur.



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