SYNOPSIS
: Un guide de haute montagne, l'alpiniste Patrick Bérhault,
et son client, le réalisateur Thomas Salvador, entreprennent
l'ascension d'une paroi dans les Alpes.
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QUE LA MONTAGNE
EST BELLE
Il y a quand même des hasards étranges.
Quand Thomas Salvador est contacté par les producteurs d'Hatari,
il pense à l'un de ses rêves. Ayant pratiqué l'alpinisme,
le réalisateur avait voulu devenir un cinéaste de montagne.
La proposition de Michel Klein et Jérôme Larcher lui donne
l'occasion de réaliser ce désir de jeunesse. Poursuivant son
idée, Thomas Salvador décide de contacter Patrick Berhault,
grand alpiniste français voire le plus grand. Mais il choisit
de ne pas filmer la star des cimes, plutôt le guide haute
montagne. Comme un retour à l'essentiel d'un sport qui est
aussi un métier.
La chose fascinante dans cette histoire, c'est que Patrick
Berhault est mort quelques mois après la réalisation de Dans
la voie, alors qu'il s'élançait dans une nouvelle ascension.
Un faux-pas, une chute d'une ou deux centaines de mètres plus
bas, et la mort. La chose est fascinante car le film de Thomas
Salvador change tout à fait de nature à la lumière de cet
évènement. Ce n'est plus un simple film de montagne, un portrait
de guide : cela devient une mise en images du risque, de la
limite entre vie et mort qu'on ne perçoit pas toujours mais
qui est toujours présente, pour un alpiniste plus que pour
un quidam, mais pour un alpiniste comme un quidam.
En soi, Dans la voie n'était pas un court-métrage totalement
convaincant. La performance de filmer une ascension en duo
tout en la pratiquant était pourtant intéressante. La caméra
devenait d'un coup plus visible. Dans un espace où sa présence
est assez rare, elle ressort forcément plus que dans une rue
parisienne. Et, dans ces conditions, l'utilisation d'une DV
souvent réduite à une facilité financière prenait une dimension
autre, celle d'une nécessité non pas pécuniaire mais matérielle.
Un aspect assez intéressant de la vidéo numérique était ainsi
mis en avant : sa capacité à rendre possible des tournages
qui auraient été sans elle très compliqués voire impossibles
à réaliser.
Mais Dans la voie ne parvenait pas à dépasser son côté
« regardez-moi ces jolies images d'escalade ». Le
film était plaisant, mais sans plus. Parfois assez flippant
avec cette barre de fer branlante faisant office de fil d'Ariane
vertical, mais sans plus là aussi. Et, d'un coup, avec la
mort du personnage principal, voilà que le film change de
catégorie, de dimension. Dans la voie se découvre
une justesse, un sens. Le film de Thomas Salvador devient
une réflexion sur la vie, sur le peu de choses qui nous sépare
de la mort. Il nous renvoie à nos propres peurs, à cette fragilité
de l'existence qui devrait nous libérer mais nous enferme
si souvent, au fait que comme le titrait Yann Tiersen pour
un de ses magnifiques morceaux de violon, nous sommes tous
« sur le fil ».
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Titre : Dans
la voie
Réalisation, image et son
: Thomas Salvador
Guide de haute montagne
: Patrick Bérhault
Montage : Agnès Bruckert
Montage son : Mélissa
Petitjean
Mixage : Philippe
Grivel
Producteurs délégués :
Michel Klein Jérôme Larcher
Production : Les
Films Hatari, ARTE
Année : 2003
Durée : 13 min
Format : couleur,
vidéo
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