SYNOPSIS
:En 1952, deux jeunes Argentins, Alberto
Granado et Ernesto Guevara, décident de partir à la découverte
de leur continent : l'Amérique latine. Ils commencent leur
expédition sur une vieille moto Norton 500 de 1939, baptisée
la Poderosa (la Puissante)... Ce qui débute comme une aventure
prend progressivement une tournure différente. La confrontation
avec la réalité sociale et politique des différents pays qu'ils
découvrent altère la perception que les deux amis ont du monde.
Cette expérience vécue à un moment décisif de leur vie éveillera
de nouvelles vocations, associées à un désir de justice sociale.
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Contrairement à son titre, Carnets
de voyage tient moins du récit d’aventures que de la leçon.
Leçon géographique d’abord, la première ambition du film étant
de juxtaposer presque systématiquement des plans panoramiques,
afin de révéler par là l’unité profonde du continent parcouru.
Leçon économique ensuite, puisqu’il n’y a pas de prise de
conscience révolutionnaire sans exploitation du prolétariat.
Ici un Indien est dépossédé de ses terres, là une vingtaine
d’autres se voient forcés d’aller à la mine pour une bouchée
de pain : le peuple des origines est également celui
des oppressés. Leçon d’histoire pour couronner le tout, dans
la mesure où les photos noir et blanc qui jalonnent le film
fonctionnent comme autant de prise à témoin. Ces photos sont
relayées par d’innombrables plans d’ensembles décrivant les
masses opprimées. Au nom cette multitude misérable, un homme
– contre champ nécessaire au parachèvement de la leçon – prend
la parole, se jette à l’eau (au sens propre) et vole à leurs
secours. Cette fresque historique, voire héroïque a au bout
du compte quelque chose de foncièrement simple et simpliste.
Le plus triste ne réside pourtant pas là, mais dans le double
mouvement qui travaille par ailleurs le film : d’un côté
la prétention de réécrire l’histoire dans une forme qui s’apparente
à celle de l’époque décrite (les photographies servant littéralement
de pièces à conviction) ; de l’autre le désir (sans doute
conscient) de décrire la vocation révolutionnaire comme une
passion romantique. Plaire et expliquer, romancer et éveiller :
au final Walter Salles se condamne à faire le grand écart,
à réaliser un film épique, univoque, et lénifiant.
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Titre : Carnets de voyage
Réalisé par : Walter Salles
Avec : G. García Bernal,
M.Maestro, .Morán, .Lanteri, J. P. Noher, R.De
la Serna, J.Azócar, .Dumont, F.Espinosa, G.
Pastorini
Scénario : José Rivera
Production : Michael Nozik,
Karen Tenkhoff, Robert Redford, South Fork Pictures
/ Edgard Tenembaum, Tu Vas Voir Productions / Film
Four / Daniel Burman, Diego Dubcovsky, BD Ciné /
Senator Film Produktion
Image : Éric Gautier (AFC)
Montage : Daniel Rezende
Son : Jean-Claude Brisson
Décor : Carlos Conti
Musique : Gustavo Santaolalla
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