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Tarnation (c) D.R. QUINZAINE
DES REALISATEURS 2004

TARNATION

de Jonathan Caouette
Par Cécile GIRAUD


SYNOPSIS : Sur une petite route américaine, un jeune homme, Jonathan, caméra au point comme un appendice naturel, part sur les traces de son passé et de celui de sa mère, Renée, à laquelle il tient plus que tout. Il est la chair de sa chair, uni à elle par un lien indicible, et le jeune homme, acteur né, grand passionné des images, de sa propre image, s’identifie sans doute trop à cette mère martyre, qui a connu les séances d’électrochocs et les hôpitaux psychiatriques, et qui les connaîtra sans doute encore.

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TARNATION / RESURRECTION

  Tarnation (c) D.R.
Tarnation commence, non comme un documentaire, mais comme une quête, dont le but serait non la réponse à des questions qui seraient de toute façon inutiles, mais la reconnaissance d’une identité, d’une filiation. Dès le début, on s’en prend plein la tête et les yeux. Jonathan raconte l’histoire de sa mère et la sienne à la troisième personne, préférant les intertitres à la voix-off, dévoilant les images personnelles d’une famille qui aurait pu, selon lui, être « normale » si elle n’avait été sabotée par l’ignorance et la bêtise. Utiliser le « il » au lieu du « je », indice d’humilité ? Symptôme du syndrome de dépersonnalisation dont souffre Jonathan ? A la première vision, le film apparaît comme un morceau intense de réalité, les images semblent être les témoins d’une vie meurtrie et exceptionnelle. Mais la troisième personne du singulier est bien l’indice de la fiction. Jonathan se met en scène et met en scène les autres depuis l’âge de 11 ans, et de sa première caméra super 8. Les images qu’il décide de dévoiler au spectateur sont indéniablement des images vraies, issues de sa vie, mais toujours travaillées et choisies. Jonathan joue une femme battue, Jonathan filme sa grand-mère discourant sur la cigarette, Jonathan filme sa mère en train d’imiter Elisabeth Taylor. Et le jeune homme ne se cache pas de son rôle de metteur en scène. Ce qu’il filme n’est jamais volé, ses acteurs sont toujours conscients de la présence de la caméra, et pour cause : la caméra est toujours là.