Evocation du réalisateur qui
l’a découvert, Arnaud Desplechin, lors d’une entrevue
rapide le 16 septembre 1993.
" Quand Arnaud Desplechin a
décidé de faire son court métrage La
vie des morts, il cherchait des acteurs qui n’avaient pas
encore beaucoup travaillé (comme il commençait,
il voulait des gens qui commencent aussi avec lui). Il avait
beaucoup suivi les travaux des comédiens de Nanterre,
avait vu L’amoureuse de Doillon. ( ... ) Sur le tournage,
il est très directif, dit énormément de
choses. Il avait un instinct juste : c’est très étonnant
pour quelqu’un qui fait son premier film. Il fait beaucoup de
prises et nous bombarde d’indications. Il aimerait faire comme
Woody Allen, qui choisit ses acteurs et les regarde faire sans
dire un mot, mais il ne peut s’empêcher de faire autrement.
Il pense quelque chose de tout : il voit quelqu’un dans la rue,
regarde la façon dont il est habillé, comment
les couples se tiennent par la main, et il en pense quelque
chose. Il est très attentif, pas seulement comme directeur
d’acteurs, mais aussi comme personne : il regarde comment les
gens sont, comment les gens parlent, comment ils vivent... (
... ) Pour La sentinelle, la préparation du film
était tellement énorme qu’il n’a pas eu le temps
de préparer le film avec les acteurs. Il ne savait pas
qui allait faire quoi et faisait faire beaucoup d’essais. Au
début, il n’était pas sûr qu’Emmanuel Salinger
joue le rôle principal de Matthias : il voulait un acteur,
et Emmanuel ne l’était pas. Il avait simplement aidé
Arnaud à écrire le scénario du film. Desplechin
a besoin, au bout d’un moment de se confronter à quelqu’un,
mais il fait tout, tout seul ! C’est un chef ! Il veut tout
maîtriser, diriger, écrire...tout seul ! "
2000Esther Kahn
avec L. Szabo, I. Holm, F. Barber 1996Comment je me
suis disputé... ma vie sexuelle avec
M. Amalric, E. Devos 1992La Sentinelle
avec E. Salinger, J.-L. Richard, T. de Montalembert 1991La Vie des morts
avec B. Ballet, T. de Montalembert, L. Côte
(mm)