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BENOIT LABOURDETTE
Réalisateur
Basé sur un entretien réalisé en 1995
Par Bernard PAYEN


Comment réaliser son premier long métrage quand on est plein d’énergie et de passion mais qu’on n'a pas un sou ? Benoît Labourdette, étudiant de l’université Paris III (Censier) devenu prof et cinéaste raconte son expérience concrétisée par la réalisation de son film La tête dans l’eau.


Le désir de filmer est très souvent en contradiction avec le manque de moyens financiers et matériels pour assouvir cette passion. Philippe Harel et son Eté sans histoires, ou dernièrement le tandem Richet - Dell Isola pour Etat des lieux sont les preuves talentueuses et intelligentes qu’il est possible de faire un long métrage sans trois millions de dollars... Petit nouveau dans ce monde que l’on s’épuise à classer dans la catégorie phénomènes marginaux, un grand jeune homme d’environ 25 ans, mèche blonde et regard rêveur, Benoît Labourdette. Pour le trouver, il faut prendre la direction du cinquième étage de l’université parisienne Paris III (Censier), où il a ses quartiers, dans un bureau d’un mètre sur trois ! Etudiant en cinéma dans cette même fac au début des années 90, il s’étonne de voir un matériel vidéo laissé à l’abandon dans des armoires. Il prend alors en charge la gestion de ce service technique avant de devenir chargé de cours en licence de communication. Il crée également au même endroit, Court-Bouillon : des rencontres thématiques autour de courts métrages et de leurs auteurs.

Parce que, de son propre aveu, " il ne faut pas s’oublier dans le quotidien et perdre de vue son but initial ", il écrit et tourne simultanément ses propres scénarios. Après quelques balbutiements vidéo et super 8 avec des copains, il réalise Syndrome, une histoire fantastique ancrée dans le quotidien : un premier court métrage professionnel, pour 50 000 francs. "J’ai beaucoup appris en le faisant; je savais ce que je voulais au niveau du résultat final sur l’écran, le plus difficile est de transmettre ses idées à une équipe. " Et Benoît de s’agacer avec raison quand il entend se plaindre les étudiants de ne connaître personne dans le milieu du cinéma : " Ce n’est pourtant pas dur de connaître des gens : moi, je suis allé à la cafétéria de l’école Louis Lumière pour recruter mon équipe technique ! Cela ma pris 6 mois, mais ça a marché ! " Quand il a ressenti le besoin de réaliser son premier long, Benoît Labourdette ne s'est pas non plus posé trop de questions embarrassantes : " j’ai senti un jour que je devais tourner un long métrage : je suis donc parti de contraintes. Je me suis fixé huit mois pour écrire un scénario, trouver l’argent et recruter l’équipe, et j’ai tourné dans ma ville, à Meudon, pour m’éviter de faire des repérages trop prenants ! Je sais que c'est con de raisonner comme ça mais je ne crois pas du tout à l’idéal. Il faut considérer les réalités et les contraintes. On peut avoir plein d’idées dans sa vie sans se bloquer sur un truc pendant un temps fou ! " Labourdette choisit le film Fast et ça lui réussit. La tête dans l’eau, dissimule ses côtés bricolage (16 mm, 200 000 francs) par une vision personnelle et un ton original. Un vendeur de cacahouètes ambulant, ses clients, ses amis, forment dans un premier temps le petit monde décalé qui va peu à peu disparaître. " Vous ne verrez plus... " : des cartons rythment le ballet des disparitions, le montage et la bande-sonore, très travaillés, jouent à fond la carte de l’hypnotisme. Drôles d’impressions. " J’ai bouleversé la narration au montage, par rapport au scénario initial, et j’ai intégré la distance que j’avais par rapport à l’histoire du film " explique Benoît quand on lui fait part de son étonnement devant l’importance de la post-production. 6 pré-montages vidéo auront en effet été nécessaires avant la version définitive de 70 minutes de La tête dans l’eau : " tellement de possibilités s’ouvrent à toi au montage : tu peux vraiment faire n’importe quoi " poursuit le jeune enthousiaste.

Mais le plus important derrière cette cuisine détaillée demeure la batterie d’émotions que peut engendrer un film : " je fais du cinéma pour faire vivre quelque chose à un spectateur et lui proposer un univers dans lequel il peut revenir " conclut un Benoît Labourdette avide d’expériences nouvelles : " pour le prochain, j’essaierai de concentrer mes efforts dans le temps et d’essayer de concevoir un peu plus à l’avance ce que je veux rendre à la fin. "




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Quidam
 : site de la société de production de C. Bouderlique & B. Labourdette