Lancée en 1993 par
l'ADAMI (société civile pour l'administration
des droits des artistes et musiciens interprètes),
l'opération Talents Cannes s'est renouvelée
cette année pendant le festival international du film.
Son intérêt principal ? Favoriser la promotion
de jeunes acteurs auprès des professionnels du cinéma.
Tous les ans, quatre réalisateurs confirmés
tournent cinq courts métrages d'environ trois minutes
mettant en scène deux des dix comédiens qu'ils
ont choisis. Ces petits exercices de style tournés
en DV ont permis, les années passées, de révéler
Audrey Tautou (filmée en 1998 par Lyèce Boukhitine),
Sylvie Testud (l'héroïne de La captive
de Chantal Akerman), Clément Sibony, ou encore Samy
Nacéri (Taxi 1 et 2).
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Cette année, c'était
autour de Joël Brisse, Pascale Breton, Yvon Marciano,et
Jean Marboeuf de capter les maladresses et les assurances
naissantes de ces jeunes pousses du théâtre et
du cinéma.
Parmi les films de Marboeuf, tous situés dans le même
décor d'une laverie automatique, envisagé comme
lieu de rendez-vous, de confidences, de violences ou d'amour,
on retiendra surtout la fragile rencontre d'une femme de politicien
(Isabelle Le Nouvel) et d'un jeune homme attentionné
(Julien Gauthier). La première, vamp taquine, séduit
le second, garçon balbutiant à la timidité
embusquée. "Lavage d'amour" séduit car une trace
indicible se lit dans l'association de ces deux natures contraires.
Yvon Marciano, dont le court métrage Emilie Muller
avait révélé l'actrice Veronika Varga,
met en scène dans des cadres différents des
relations de séduction et de mensonge entre hommes
et femmes. La tache, dont le scénario à
chute ne dissipe pas pour autant le trouble qu'il suscite
au départ, révèle la douceur inquiétante
d'Adriana Santini.
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Passons sur Joël Brisse,
dont la série Rêver, Bouger, Mentir, Jouir,
Tuer déçoit, pour s'attarder sur la magnifique
pièce en cinq actes mise en scène par Pascale
Breton. La cinéaste, qui a mis en scène plusieurs
courts métrages remarqués et étonnants
(La Huitième nuit, La réserve), filme
la vérité des sentiments de plusieurs garçons
et filles, se croisant dans une même pièce (La
chambre des parents), à tour de rôle et dans
des situations diverses, au cours d'une nuit de mariage. Ce
qui touche le plus dans cet ensemble extrêmement cohérent,
c'est une approche pudique du désir. Le désir
fictionné des rapprochements amoureux rejoint le désir
documentaire qu'ont les acteurs de jouer ensemble, de jouer
devant une caméra. Comment garder son innocence quand
on est amoureux et quand on est acteur ? C'est la (double)
question essentielle posée au cours de ce chemin scénaristique
qui voit un amour mort renaître sous d'autres traits.
La spontanéité et la fraîcheur de la plupart
des comédiens s'accorde avec la maîtrise technique
et affective (en voilà une qui aime terriblement ses
comédien(ne)s et qui le fait savoir imperceptiblement
!) de la réalisatrice.
Ces petites épiphanies de printemps seront diffusées
au cours de l'année en salles, sur les chaînes
de télévision (notamment sur Arte) et projetés
lors de nombreux festivals.
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Jeunes Talents Cannes 2002
En 2002 "Talents Cannes"
fêtera sa 10ème édition. Pour
marquer cette décennie, l'opération
est rebaptisée "Jeunes Talents Cannes
et le concept sera un peu différent des
années précédentes : 10 réalisateurs
ont été sollicités réalisant
chacun un court métrage avec 3 à
4 comédiens par film choisis parmi 800
candidats ayant postulé pour l'opération.
Les films sont co-produits par Agora Films et
Maia Films.
Les réalisateurs
retenus pour cette édition sont : Jeanne
Biras, Pierre Pinaud, Delphine et Muriel Coulin,
Yves Caumon, Didier Bivel, Marie Brand, Emmanuel
Bourdieu, Sylvia Calle, Richard Bean, Damien Odoul.
La projection qui marquera
le lancement de l'opération 2002 est prévue
dans le cadre de la programmation du Festival
de Cannes le lundi 20 mai 2002 à 10 heures
Salle Bazin du Palais des Festivals . Trois autres
projections auront lieu le 27 juin 2002 à
Paris, au Cinéma des Cinéastes,
avec le soutien de l'ARP.
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