Ce jeune californien de
vingt-quatre ans commence un parcours assez classiquement :
petits rôles dans des teen-movies, tel
Never Been
Kissed (College Attitude) avec Drew Barrymore, et quelques
séries mineures. Son premier rôle conséquent
le met directement en parallèle avec une icône
du cinéma : il interprète James Dean pour
la télévision. Sa ressemblance avec la star
est frappante, et s’ils partagent le même prénom,
James Franco entend bien se faire un nom autrement qu’en interprétant
le rôle d’autres acteurs.
Il auditionne pour le rôle titre de
Spider-man,
la superproduction de l’année et le manque de très
peu, faible notoriété oblige. Mais Sam Raimi
lui confiera tout de même le rôle du meilleur
ami ambigu de l’homme araignée.
Si l’importance de son personnage n’est pas assez grande dans
le film pour retourner les foules, il va en revanche être
choisi par Michael Caton-Jones pour interpréter un
jeune drogué injustement accusé de meurtre et
donner la réplique à Robert DeNiro dans
City
by the sea, présenté cette année
au festival de Deauville. Même s’il n’est pas présent
sur les planches, on le voit également dans
Sonny
de Nicolas Cage où il interprète un jeune
gigolo exploité par sa mère et qui tente de
changer de vie.
J
ames Franco est une bombe. Il a le
physique pour faire craquer minettes (et minets) à
la manière d’un Leonardo DiCaprio ou Matt Damon. Cependant,
ses rôles sont souvent ceux de marginaux qui ont toujours
connu une enfance douloureuse et un rapport difficile à
la famille. De James Dean, icône instable et rebelle,
à Sonny, gigolo victime de sa beauté, en passant
par l’adolescent troublé de City by the sea,
James Franco utilise ses atouts physiques autant qu’il les
remet en cause. Il n’est pas juste une belle gueule de plus
dans l’écurie hollywoodienne.
Même si Nicolas Cage ne parvient pas à le maîtriser
pour qu’il donne le meilleur de lui-même dans
Sonny,
son charisme s’impose. Un regard malicieux vous séduit
en un quart et peut vous glacer l’instant d’après.
Une bouche pulpeuse au sourire complice, un charme presque
enfantin contrebalancent la gravité de ses personnages
aux vies souvent brisées. Il y a en lui la tendresse
d’un enfant qui ne veut pas vieillir et la maturité
d’un homme tourmenté à la troublante mélancolie.
Difficile de dire si sa richesse de jeu provient de ses expériences
personnelles ou d’un fabuleux travail de composition, mais
il est sûr que si James Franco n’a pas encore eu les
rôles clés qui lui donneront ses lettres de noblesses,
de nombreux festivals de Deauville sauront mesurer l’étendue
de son talent.