« Je fais partie des meubles »
… admet-il en riant lorsqu’on lui parle de la complicité
avec laquelle la veille, Harrisson Ford l’a salué lors de
la cérémonie d’ouverture de cette 29e édition.
Comédien de vocation, Waguih Takla s’est
retrouvé par hasard dans les festivals et dans les conférences
de presse françaises. Fraîchement débarqué de New York où
il enchaînait les rôles au théâtre, déjà parfaitement bilingue,
il commence comme simple assistant d’attachée de presse au
Festival de Cannes, aux alentours de 1985, puis de fil en
aiguille, débarque à Deauville… En toute logique finalement,
puisque le festival devait devenir le lieu de rencontre privilégié
entre les cultures Française et Américaine.
|
 |
|
|
Figure emblématique du festival de Deauville,
Waguih fédère les foules par son élégance, son humilité et
sa gentillesse. Il semble faire partie de la vie des plus
grands, qui le réclament souvent, et pourtant… Toujours soucieux
de mettre l’artiste à l’aise, il s’efface chaque fois modestement
et transforme à l’occasion remarques désagréables et charabias
journalistiques en questions pertinentes. Même face à quelques
journalistes teigneux, il ne dira pas un mot plus haut que
l’autre, interprétant sans sourciller le rôle qui le passionne depuis
tant d’années : permettre simplement aux gens de communiquer.
Mais que devient Waguih, le festival fini ?
Entre Monaco pour le Forum Cinéma et Littérature
(dont aura lieu la troisième édition en mars de cette année),
et Le Caire pour le Festival International de Cinéma, il parcourt
encore d’autres festivals, passe par la télévision à l’occasion
(il était par exemple le présentateur de l’émission Movie
Stars sur TPS cette année), jamais bien loin du cinéma
en tout cas, allant même jusqu'à reprendre son premier métier
de comédien le temps d’un tournage, à l’occasion.
Passionné et passionnant, Waguih Takla a
dans la tête des centaines de souvenirs de ses rencontres
avec ces monstres sacrés, Kirk Douglas ou Robert Mitchum par
exemple, dont la plus marquante, nous confie-t-il, fut celle
avec Bette Davis, « ce personnage inouï ».
Pourtant, loin d’être blasé, il a encore des rêves, comme
rencontrer son idole Marlon Brando. C’est sans doute le secret
d’un tel enthousiasme.
|