Car derrière la caméra se cache un
étrange petit bout de femme. Depuis 1991, Marie Joao Ganga
se bat pour adapter son scénario, « Hollow city, Na
Cidade Vazia ». Onze ans pour monter le financement,
« à l’africaine » car comme le fait remarquer son
producteur : « jusqu’au boulanger du coin, tout
le monde a mis la main à la pâte pour financer ce film. »
D’où la liste impressionnante de remerciements à la toute
fin du générique.
Hollow City raconte le parcours initiatique de N’Dala, douze
ans, qui s’échappe de l’aéroport de Luanda, pour découvrir
la ville. Alors qu’une religieuse le recherche, l’orphelin
découvre une ville à la dérive et rêve de repartir dans sa
province.
La très belle et très triste fin du film fait réagir le public,
auquel la réalisatrice répond : « Je pense que
l’état des choses en Angola et la réalité que je connais n’a
pas permis que j’écrive une autre fin. Bien sûr, ce serait
faciliter les choses mais ce n’est pas ça, la réalité ! »
|
|
|
|
L’enfant qui joue N’Dala, de même
que celui qui joue Zé, sont de vrais acteurs, et non des enfants
trouvé dans les rues : « J’ai refusé de travailler
avec des enfants de la rue parce que je ne voulais pas les
abandonner en suite à leur triste sort. Au casting, je cherchais
des enfants qui avaient des parents, une famille, avec qui
ils pouvaient parler du film et de leurs personnages. Et
quand j’ai vu entrer dans la salle de casting, mes deux acteurs
principaux, j’ai su tout de suite que ce serait eux. Cela
sautait aux yeux.»
Marie Joao Ganga a suivi les cours de l’ESEC à Paris. Elle
a été assistante de réalisation de plusieurs documentaires,
y compris Rostov-Lunda de Abderrahmane Sissako, écrivant et
mettant également en scène pour le théâtre.
Très émue par la rencontre avec son public, Marie Joao Ganga,
l’est aussi quand elle reçoit des mains de Bernard Giraudeau,
le prix spécial du Jury. « Vous savez, quand je vois
comme ça une salle pleine de gens venus voir mon film, je
n’ai qu’une envie, c’est de reprendre mon stylo et ma caméra ! »,
avoue-t-elle. Et de conclure : Mon prochain film,
en tout cas, je vous le promets, sera plus gai… »