Lorsqu’on est à la fois égérie de Quentin Tarantino et de Lancôme,
on est forcément un personnage à part entière, plein. Uma Thurman
aura touché tout au long de sa carrière d’actrice des films
d’une variété frisant l’indécence l’élevant aujourd’hui au rang
de mythe dans le microcosme d’Hollywood, de figure culte du
cinéma des années 90.
Uma Thurman est née le 26 Avril 1970
de l’union d’un professeur de Bouddhisme Tibéto indien et
d’un mannequin Suédois, amie de Salvador Dali. Autant dire
que la diversité coule dans ses veines. Son prénom, signifiant
l’unicité en portugais, est celui d’une déesse hindoue.
Le destin exceptionnel est de facto tout tracé. À 18 ans,
elle réalise le rêve de toute actrice normalement constituée :
elle enchaîne le tournage des Aventures du Baron
de Munchaüsen sous la direction de Terry Gillam et celui
des Liaisons Dangereuses de Stephen Frears avec
comme partenaires Glenn Close, John Malkowitch, Michelle
Pfeiffer et le jeune Keanu Reeves. Le monde découvre sa
beauté sculpturale, ses immenses yeux et entraperçoit son
talent indéniable. Deux films majeurs qui lui serviront
de carte de visite pendant quasiment une décennie et qui
lui permettront de choisir ses projets et de tourner notamment
pour John Boorman, Gus Van Sant ou John Mac Naughton. Mais
Uma a quelques doutes sur sa carrière d’actrice, n’écopant
que de rôles à fort caractère érotique et réalisant qu’après
plusieurs années sur les plateaux, la fatigue accumulée
est plus importante qu’il n’y paraîtrait. Elle reprend donc
ses études, avant qu’un jeune réalisateur ne la convainque
de tenir le rôle titre de son second film intitulé Pulp
Fiction.
Le succès critique et populaire est immense. Uma est à Cannes
et voit son réalisateur recevoir la Palme d’Or des mains
de Clint Eastwood. L’affiche du film est placardée sur tous
les murs, tous les adolescents ont son visage au-dessus
de leur lit, la clope dans la main droite et la BD dans
la main gauche. La vague Tarantino est un déferlante sur
laquelle Uma surfe sans trop de difficultés : sa scène
de danse avec Travolta rencontrera le même succès que ce
dernier avait rencontré avec des pas plus disco dans Saturday
Night Fever. En quelques semaines, Uma est devenue un
icône, symbole d’un cinéma américain indépendant, cinéphile
et à contre courant des pratiques hollywoodiennes.