Alex Métayer n’était pas seulement
l’un de nos comiques les plus subtils, un clarinettiste enjoué
et un homme charmant... Il était aussi cinéaste et si ses
deux films n’ont pas fait de tabac, ils ont malgré tout de
nombreux fans, sensibles à cet humour décalé mais toujours
humain.
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A l’image de nombre de ses sketches,
Le bonheur se porte large (87) dévoilait un Métayer
fasciné par les faux-semblants sociaux et conjugaux à travers
le personnage de ce cadre « sup » se retrouvant
dans une communauté baba après une erreur d’aiguillage. Après
l’euphorie passagère, la chute est sévère, atténuée par la
justesse de la satire et le regard bienveillant du réalisateur
sur ses brebis égarées...
Mohamed Bertrand Duval, quatre ans plus tard, enfonçait
le clou, plus acide et désenchanté, dans la métaphore du poisson
hors de l’eau en plongeant un fils de bonne famille (joué
par Métayer lui-même) dans la culture gitane, avec mariage
à la clé et franchissement du miroir des habitudes...Sur la
musique de Babik Reinhardt, le fils de Django.
Le film s’ouvrait sur une citation de Fellini : « Il
faut filmer la réalité comme si elle était incroyable ! »
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Chevalier blanc (la seule « couleur »
qu’il portait sur scène) d’un cinéma entre portraits quasi
B.D et analyse pas si gaie sur la civilisation occidentale,
il était aussi son propre producteur, passant d’une casquette
à une autre, préférant attendre un peu que répondre aux attentes
des décideurs. Ou de son propre public.
A l’époque où nous avons travaillé sur le scénario de ce qui
devait être son troisième film, j’ai senti que cette indépendance
de création primait, chez lui, sur tout le reste...
Espérons que l’industrie du DVD ne l’oubliera pas...
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1991 Mohamed
Bertrand-Duval avec Moussa Maaskri
1988
Le Bonheur se porte large avec Laure Duthilleul
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