Rouve un jour, Rouve toujours !
Jean-Paul Rouve : un
prénom de vieux sur une sorte d’adolescent en baskets Converse
et veste militaire usée qui paraît tout droit sorti du lycée.
Ex Robin des Bois trublion sur Canal Plus, une chaîne
qui l’a fait connaître et à qui il doit beaucoup, Jean-Paul
Rouve fait désormais sa route en solo, et le moins que l’on
puisse dire, c’est qu’il avance vite et bien. Rencontre avec
un comédien qui a de nombreuses cordes à son arc.
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« Une
des règles qu’on s’était fixées avec les Robins, c’est de
continuer chacun nos projets individuels. », explique ce
« chti » de Dunkerque, descendu à dix-huit ans de
son Nord natal où il se mourrait d’ennui. Jean-Paul
le comédien, qui dit être tombé dans le comique « par
hasard et parce que ça a marché » enchaîne les
projets. Rrrr… !, la comédie à succès d’Alain
Chabat, c’était un délire entre eux, un peu à part. Avec
Depardieu, l’un des Gérard de sa vie, le contact est passé
par le rire pendant le tournage. Parce que les grands acteurs,
comme les petits qu’on devine déjà grands, ont cette facilité
de ne pas devoir en faire des tonnes. Et il y a surtout eu
son rôle inattendu dans Monsieur Batignole, de Gérard
Jugnot, qui lui a valu le César du Meilleur espoir masculin
en 2002. Depuis, les propositions affluent, forcément. Et
le bon élève qu’il était à l’école lit chaque script, soigneusement.
Celui qui incarnait « Caius Antivirus » dans Astérix
& Mission Cléopâtre vient de terminer, à New-York,
le tournage de Un petit jeu sans conséquence, de Bernard
Rapp, une histoire de couple caustique où le texte est un
régal. La sortie de ce film, qui compte entre autres à l’affiche
Yvan Attal, Sandrine Kiberlain, et Marina Foïs, la copine
de sketches, est prévue pour décembre 2004.
JEUNE PREMIER
C’est bien simple, Jean-Paul Rouve a toujours voulu être
comédien. Depuis les cours de théâtre d’Isabelle Nanty, jusqu’au
futur rôle de « beau gosse » qu’il tiendra
dans RTT, une comédie d’aventure avec « la
Sophie Marceau de La Boum » qui sera tourné
en Australie à la rentrée – « je compte faire de la
muscu pour ce film », précise-t-il - Rouve
se plaît à se plonger dans l’univers des autres. Et qu’on
ne lui raconte pas que c’est compliqué et qu’il faut du temps,
de la préparation…ce fan d’Alain Corneau et de Michel Audiard
joue à l’instinct. « Je pleure devant la caméra, et
dès qu’on dit coupez, j’arrête. » : effectivement,
dit comme ça, ça paraît évident. Il faut pourtant un certain
génie, pour tout jouer, avec la même facilité… ou bien est-ce
encore de la chance de débutant ? Rouve n’a jamais le
trac devant la caméra ; du débutant, il ne garde qu’un
zeste de timidité qui lui fait baisser des yeux bleus quand
on le flatte un peu trop en lui rappelant que son duo remarqué
dans Podium avec Benoît Poelvoorde, à l’image de leur
complicité à la ville, a séduit le public. « Benoît
m’a envoyé un texto l’autre jour : Benoît t’aime. Ce type
est dingue !»
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