L’absence d’effets spéciaux, le réalisme
ambiant et le manque de moyens sont des facteurs adéquats
qui mettent en valeur une narration extrêmement dense
qui, en filigrane, nous donne à voir des situations qui peuvent
être perçues différemment en fonction de l’interprétation
qu’on en fait. La télévision, en permanence allumée, diffuse
la météo et les actualités du reste du monde. Elle renforce
l’idée que René est esseulé et devra affronter seul le mystère
qui rode autour de lui. Cela montre surtout que le temps ne
s’est pas arrêté à l’extérieur. Peut-être n’en est-il pas
de même chez notre protagoniste, qui se trouve dans une maison
sans âge (explication tangible à une présence fantomatique
dans la maison hantée ?). On retiendra en revanche avec certitude
qu’il y a un repli du personnage sur lui-même, provoqué par
cette impression d’isolement progressif (son compagnon l’abandonne
quelque temps à cause d’un voyage à Paris) et par cette image
des clowns étrangement menaçants. Jusqu’à ce que le cauchemar
devienne une bonne fois pour toutes la réalité...
Ce film est la preuve qu’avec un matériau a priori pauvre,
on peut parfois signer des choses étonnamment riches. Dancing
est un ballet fou et grotesque, troublant et magnifique, qui
enregistre sur pellicule l’absurdité de notre monde pour mieux
faire danser les démons, les doubles et les fantômes. C’est
aussi un grand film sur l’art et la création comme exutoire
à nos peurs les plus secrètes : la peur du temps qui passe,
de l’extérieur, de l’étranger et, plus globalement, la peur
de se perdre soi-même.
Titre : Dancing Réalisateur :
Patrick Mario Bernard, Xavier Brillat Pierre
Trividic Scénaristes :
Pierre Trividic Patrick Mario Bernard Acteurs : Patrick
Mario Bernard, Pierre Trividic, Jean-Yves Jouannais,
Peter Bonke Producteur :
Patrick Sobelman Production :
Ex Nihilo, Arte, France Cinéma, Mikros Image Distribution :
Swift Distribution Compositeur :
Gérard Griset Directeur de la photographie :
Emmanuel Caula, Xavier Brillat Ingénieur du son :
Jean Umanski, Sophie Chiabaut, André Rigaut Costumier : Patrick
Mario Bernard Montage : Stéphane
Huter, Christine Maffre Chef décorateur :
Patrick Mario Bernard Sortie : 30 avril
2003 Année : 2002 Durée : 1h33 Pays : France