LOULOU
ET AUTRES LOUPS de Marie Caillou, Richard McGuire,
François Chalet, Philippe Petit-Roulet
et Serge Elissalde
Par
Florence POMMERY
SYNOPSIS:
Ce programme de courts-métrages regroupe cinq histoires originales
de loup écrites par Jean-Luc Fromental et Grégoire Solotareff
: Marie Ka et le loup de Marie Caillou, Micro loup
de Richard McGuire, T'es où Mère-Grand ? de François
Chalet, Pour faire le portrait d'un loup de Philippe
Petit-Roulet et Loulou de Serge Elissalde.
Ce projet se distingue par sa thématique,
son originalité graphique et la simplicité de ses messages.
Surtout, il contribue avec une bonne dose de dérision, d’espièglerie
et d’enchantement à faire entrer le loup, personnage mal aimé
des contes, dans le panthéon sacré de la magie animée.
Si Loulou, le film principal, reste d’animation traditionnelle
(ce qui n’enlève rien à sa qualité), l’ensemble des courts-métrages
participe à une démarche d’expérimentation artistique plutôt
rare dans le domaine de l’animation, où les œuvres produites
sont avant tout destinées à un public jeune plutôt habitué à
des œuvres classiques à l’image de celles produites pour la
télévision.
Ici, les courts-métrages font voler en éclats cette vision figée
en réunissant recherche graphique et simplicité du récit pour
tenter de toucher à la fois un public jeune et adulte.
Toutefois, les plus jeunes enfants n’adhéreront
pas à ce type de réalisations qui restent assez abstraites.
Les enfants seront beaucoup moins touchés par ces nouveautés
animées qui rompent avec leur univers familier que par le
programme principal, Loulou, qui se veut plus accessible
et qui comporte une dimension plus affective, surtout pour
les plus petits. Les enfants sont peu habitués à ce type de
représentation qui garde son spectateur à distance par l’absence
de paroles et dont les chutes sont aussi parfois très subtiles,
même si l’humour reste toujours présent comme dans T’es
où, Mère Grand ?, reprenant un style South Park,
basé sur des formes géométriques et un minimalisme de rigueur.
Minimalisme semble être le maître mot de ces courts atypiques.
Micro Loup en est l’exemple parfait : petits ronds
pour représenter la foule, personnages longilignes sans visage,
un petit loup gris très attachant doté de deux gros yeux globuleux.
Carrés, ronds, rectangles, les formes géométriques sont à
l’honneur, le tout accompagné d’un récit solide et l’efficacité
d’une bande son très travaillée pour pallier la possible baisse
d’intérêt. Une épure dans la lignée des cartoons sans paroles
de la Warner, qui rappelle les jeux vidéo d’antan et plus
récemment le générique concocté par Florence Deygas et Olivier
Kuntzel pour le film de Spielberg Catch me if you can.