Et pourtant, avec un savant mélange de
classicisme (la présence de Mathieu Amalric, figure de proue
du désormais cinéma "à la française" né dans les chambres
de bonne de Desplechin et consors), et de fantaisies (il faut
voir le même Mathieu Amalric guetter les coqs de Bruyère ou
poser, façon Kersauzon des montagnes, au sommet des Pyrénées),
Un homme un vrai s'annonce comme un des films français
les plus drôles et les plus romantiques de l'année, et fidèle
à son titre avec ça, puisque Boris devient finalement l'incarnation
parfaite de l'homme moderne : une sorte de bushman maniant biberon
et piolet.
Ajouté à ce mélange des genres -le film d'entreprise du début,
le court métrage catastrophique de Boris, les scènes qui virent
à la comédie musicale (sur de jolis morceaux signés Philippe
Katerine) - il faut préciser que le film bénéficie d'une qualité
supplémentaire: la cadre.
Et oui, c'est bête comme chou mais devant la rareté des films
qui témoignent d'un réel désir de cadrer, les frères Larrieu
font figure de génie.
Tantôt là pour souligner discrètement l'absurdité comique d'une
scène, tantôt simplement beau, graphique voire photographique,
le cadre rappelle son existence, sa légitimité, et du même coup
celle du cinéma tout entier, ce qui donne presque envie de crier
: un film, un vrai ! Enfin !
Titre :Un homme, un vrai Scénario et réalisation :
Arnaud et Jean-Marie Larrieu 1er assistant à la mise en
scène : Christophe Jeauffroy Chansons et Musique originale
: Philippe Katerine Interprétation : Mathieu
Amalric, Hélène Fillières, Pierre Pellet, Philippe
Suner, Daniel Cohen, Marie-Pierre Chaix. Image : Christophe Beaucarne Son : Olivier Mauvezin Montage : Annette Dutertre Montage son : Béatrice
Wick Mixage : Stéphane Thiébaut Distribution des rôles : Stéphane
Batut Scripte : Betty Greffet Costumes : Laurence
Struz Maquillages et Coiffures :
Michel Vautier Décors : Brigitte Brassart Direction de production :
Nathalie Duran Régie : Jérôme Petament
et Martine Derda Conseiller montagne :
Jean-François Labourie Producteurs : Philippe
Martin et Géraldine Michelot Production : Les
Films Pelléas Producteur associé :
David Thion Sortie : 28 mai 2003 Année : 2002 Durée : 2h