Mais les deux femmes sont tout de même
les plus courageuses dans ce film, prêtes à sacrifier leur
immortalité pour sauver l'âme de Many. D'ailleurs, si le Paradis
a envoyé un ange gardien pour veiller sur Many, c'est parce
que la mère du boxeur en a fait la demande expresse. Malgré
les conflits de famille, l'amour d'une mère est toujours ce
qu'il y a de plus précieux, et le pauvre mortel le sait bien.
Il tente d'expier ses fautes en lui écrivant une lettre d'excuses,
un geste qui suffirait à lui ouvrir les portes du Paradis.
Si malgré ses défauts trop humains, Many ne va pas croupir
aux côtés de Cerbère, c'est peut-être grâce au « Maman,
maman » qu'il lâche dans son dernier souffle. La rédemption,
un thème vieux comme le monde, est ici gage de délivrance.
La morale du film, c'est qu'il n'y a pas de morale dans un
monde injuste où seul le plus fort s'impose. Comme dit Carmen,
son père était peut-être un homme bon, mais c'était un raté.
Lola, caissière dans un supermarché, est invariablement l'employée
du mois, mais le cynisme veut que ce soit justement elle qu'on
licencie. Cette injustice explique que le Paradis soit en
crise : rien ne sert d'être bon en ce bas monde puisqu'il
n'y a pas de récompense à la clé. Finalement, ni le Paradis
ni l'Enfer ne sauront influencer la destinée de Many, car
l'homme doit trouver son salut dans sa capacité de libre-arbitre.
Titre : Sans nouvelles de Dieu Titre V.O. :
Sin noticias de Dios Réalisateur :
Agustin Diaz Yanes Scénario :
Agustin Diaz Yanes Acteurs : Victoria
Abril , Penelope Cruz , Fanny Ardant
, Demian Bichir Photo : Paco Femenia
Musique : Bernardo
Bonezzi Production : DMVB
Films Distribution : Vision
Distribution Sortie le : 18 juin
2003 Durée : 1h 55 min Année : 2001 Pays : Espagne