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  A cinq heures de l'après-midi (c) D.R.

Nogreh est le personnage principal du film mais c’est un trio qui se trouve réellement au cœur du film. Chacun a un rôle bien précis sans pour autant tomber dans la caricature. Le père, un vieillard fatigué très pieux incarne l’Islam traditionnel. La belle-fille qui attend inlassablement son mari camionneur et tente de faire vivre son bébé affamé incarne toute la misère qui s’est abattue sur le pays. Nogreh, elle, incarne l’espoir d’un changement futur.

Tour à tour chassée par des réfugiés pakistanais, la famille de Nogreh n’a plus de toit. Le père fuyant les « blasphèmes » qui surgissent partout dans la ville de Kaboul, décide d’emmener ses filles à Kandahar et les entraîne dans une traversée du désert apocalyptique et vaine.

Le temps, comme la chaleur du désert, se fait de plus en plus pesant, de plus en plus lourd. Il attaque les personnages dont la déchéance et l’agonie physique et morale se fait de plus en plus forte, jusqu’à la fin avec le poème de Garcia Lorca qui donne son titre et la touche finale au film : « A cinq heures de l’après midi (…) tout le reste était mort. » La situation historique tragique aura eu raison des personnages.


L’Afghanistan marqué du sceau du fanatisme religieux

A cinq heures de l'après-midi (c) D.R.

Ce troisième long métrage de Samira Makhmalbaf est sans doute son film le plus pessimiste mais aussi celui qui pousse aussi loin le mariage entre fiction et documentaire. Loin des clichés médiatiques, la cinéaste dresse un état des lieux terrifiant de l’après régime Taliban, laissant percevoir à quel point les esprits portent toujours les profonds stigmates du fanatisme religieux qui a marqué le pays au fer rouge. Elle démontre ainsi que la démocratie est un processus lent qu’une action militaire ne peut amener du jour au lendemain. Une réflexion qui fait écho à l’actualité du moment avec le conflit américain en Irak.

Les critiques ont souvent reproché à Samira Makhmalbaf et à son père d’esthétiser à outrance leurs films. Au contraire, ici, ce choix visuel donne du sens à la construction narrative. Il fait partie d’un des procédés utilisés par la réalisatrice pour précisément échapper à la démonstration complaisante. Il en va de même pour les enchaînements de scènes visuellement très efficaces, chargés d’un bleu vif ou construits en formes noires et blanches, ainsi que des décors (palais en ruine, épave d’avion) qui traduisent la désorientation de la famille et plus largement de la population.

  A cinq heures de l'après-midi (c) D.R.

Une propension à l’emphase qui n’était pas présente dans ces précédents longs métrages mais qui démontre toute l’urgence d’un questionnement au cœur du film, à savoir est-ce que ce pays profondément marqué par l’islamisme fanatique parviendra à trouver une alternative entre le modèle occidental et les tabous propres à la culture islamique. Au-delà, cet essai poétique réveille surtout la douloureuse problématique du devenir de l’Afghanistan après la chute du régime Taliban.



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Titre : A cinq heures de l’après midi
Réalisateur : Samira Makhmalbaf
Scénariste : Samira Makhmalbaf, Mohsen Makhmalbaf
Acteurs : Agheleh Rezaie, Abdolgani Yousefrazi, Razi Mohebi, Marzieh Amiri
Image : Ebrahim Ghafori
Montage : Mohsen Makhmalbaf
Son : Behroz Shahamat
Musique : Mohamad Reza Darvishi
Producteur : Mohsen Makhmalbaf
Producteur exécutif : Syamak Alagheband
Distribution : Bac Films
Date de sortie : 20 Août 2003
Durée : 1h 46  
Année : 2002
Pays : Iran