Autre caractéristique propre à ce
genre de films : le fétichisme. Que ce soit dans Ring
(une cassette vidéo) ou Dark Water (un sac à
dos), il y a toujours des objets familiers qui viennent
pervertir la réalité. Dans Séance, il s’agit d’un
mouchoir, objet permettant à Junko d’avoir des visions sur
le lieu où pourrait se trouver la fille disparue. Mais ce
qui devait se révéler comme un avantage pour le couple (à
un moment du film Koji se voit arrêter de travailler si
le don de Junko s’avérait être très efficace) devient un
inconvénient. Junko ne supporte pas les visions qu’elle
a, dont les premières apparaissant au restaurant où elle
s’était trouvé un petit travail. De plus, un terrible coup
du sort lié à l’enquête va venir frapper le couple, les
plongeant de force dans les rituels de la clandestinité.
On assiste alors à la dislocation du couple, à la névrose
naissante du mari et aux tourments de la jeune femme. Le
film, qui était sur les rails du polar, puis du film d’épouvante,
croise également le chemin du drame en décrivant ce désordre
amoureux naissant. Séance, film au carrefour de plusieurs
genres, garde néanmoins une continuité et une unité parfaite
dans sa forme.
En dépit de ces qualités, ce film de Kurosawa souffre de
la comparaison. Le film arrive en France très en retard.
Ni bon, ni mauvais, il ne propose rien de bien novateur,
et ne fait que recycler une recette qui a déjà fait ses
preuves.
Titre V.O
: Séance Titre V.O
: Korei Réalisateur
: Kiyoshi Kurosawa Scénario
: Kiyoshi Kurosawa, Tetsuya Onishi D'après le roman de
: Mark McShane Acteurs
: Yakusho Kojui, Jun Fubuki, Tsuyoshi Kusanagi,
Hikari Ishida Photo
: Takahide Shibanushi Musique
: Gary Ashiya Distribution :
Zootrope Films Durée
: 1h 37mn - Japon - 2000 Sortie le
: 05 Mai 2004