Deuxième catastrophe : le jeu des acteurs.
Arthur Moncla n'est pas un passeur de premier ordre et Rémi
Bresson est souvent hors-jeu. Avec un duo d'attaque de cet
ordre, le film tangue encore un peu plus vers l'échec. Car,
comme a pu le remarquer Jacques Santini lors de l'Euro 2004,
quand vos pointes sont émoussées le résultat est rarement
bon. Enfin, jeter la pierre sur les acteurs est toujours facile.
C'est oublier que s'ils sont mal dirigés il leur est difficile
de donner leur pleine mesure. D'ailleurs, dans le court-métrage
de Justin Taurand,
Derrière les volets, Rémi Bresson
démontrait bien autre chose. Encore une question de regard
comme souvent en matière de cinéma.
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Troisième
catastrophe : le scénario. Alors là, Armand Lameloise frappe
fort. Juste un peu de réconfort... comporte
des scènes assez affligeantes, des scènes qu'il a bien fallu
écrire avant de les filmer et qu'il paraît difficilement
compréhensible que le réalisateur-scénariste n'ait pas vu
dès ce stade l'abyssale faiblesse. Comment ne pas se rendre
compte à la mise en mots que la description languissante
d'un amas de corps adolescents se dorant au soleil sur le
bitume d'une cour de lycée serait quand même un peu too
much ? Comment ne pas se rendre compte que la chute choisie
- le héros rencontre un nouvel amoureux en pleine séance
de camping - est d'une lourdeur hippopotamesque ?
Armand Lameloise y parvient, avec une candeur ou un je m'en
foutiste qui déconcerte. Soit il voulait filmer dans Juste
un peu de réconfort... la naissance du sentiment amoureux
avec un certain naturalisme, et c'est raté du fait de ces
scènes d'emmêlage de corps en boîte de nuit ou en cour de
lycée. Soit il a voulu symboliser la sensualité, la rendre
palpable par un tout travail sur le charnel, et c'est raté
du fait de ces scènes d'embaumage sociologisant. Soit il
a voulu faire un mélange des deux approches, et c'est raté
car ce n'est pas cinématographiquement possible, à moins
d'être un génie ce que très peu de cinéastes seront un jour.
Dans tous les cas, Armand Lameloise vise très loin de la
cible.
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