“Baise-moi,
baise moi encore et rebaise, Donne m’en
un de tes plus savoureux, Donne m’en
un de tes plus amoureux, Je t’en rendrai
quatre plus chauds que braise ” Louise Labé |
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Le porno est-il
le cinéma de la sensation, pure, vraie et directe ? Cette question sera
le fil rouge de ma réflexion durant ma recherche pour essayer de ne pas perdre
la naïveté du premier regard devant les films choisis. Je dois clairement
dire que le X m’a toujours troublé dans la mesure où il semble être quelque
chose de secret et en même temps oublié, présent certes mais comme annuler
par le consensus social et politique. Le porno serait devenu l’immense exonération
de tous les cinéastes dits modernes pour qui le cul ne saurait égaler le visage ;
et qu’eux d’ailleurs ne peuvent filmer ça sans devenir pornocrates. Il y a
me semble-t-il une grande hypocrisie et dans le même mouvement un abandon
et une lâcheté de la part des réalisateurs. Car enfin je ne crois pas qu’il
soit impossible de représenter la violence et la fatale beauté du sexe à l’écran.
Fatale dans sa vérité à dire l’impensée, l’infilmable.
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Le porno excite notre pulsion
scopique, ne soyons pas hypocrites. Il est cet obsession du
voir encore et encore, ce en quoi réside toute sa force et
toute sa faiblesse nécessairement. Il se situe sur le mode
enfantin voire régressif et du cinéma et du spectateur ;
où toute sa formidable puissance se concentre dans ce pur
désir de voir quelque chose d’extra-ordinaire. Et comme l’enfant
au cirque écarquille de joie et d’ahurissement ses immobiles
yeux ronds, la spectatrice que je suis ne peux s’empêcher
de s’accrocher plus encore à ces ébranlements de chairs. Relisons
le très beau texte de Barthélémy Amengual : “ Le
cinéma rajeunit, remonte aux sources, retrouve les
certitudes de son enfance Si l’on veut une formule qui définisse
l’esthétique, la sémantique et l’ontologie du cinéma pornographique
dans sa plus grande généralité, on dira qu’elles sont celles
des frères Lumière. A peu de chose près, ce cinéma
répète toujours et essentiellement la même séquence :
“ l’entrée en gare du train de la Ciotat ”.
Il ne s’agit plus des mêmes trains ni des mêmes gares.
Encore moins de l’enfoncement sensoriellement suggestif des
trains hitchcockiens dans des tunnels symboliques. Toute métaphore
ici serait hérétique. Seul a droit de séjour l’image de la
réalité immédiate”. (1)
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