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Le seul effet spécial que peut produire l’homme dans le cinéma porno est d’être le double projeté sur l’écran de tous les hommes assis dans la salle de cinéma, car comme lui, ces hommes éjaculeraient. Le sperme sur l’écran devient le sperme de tous ces hommes sollicités sexuellement tout au long du film. Chaque rapport sexuel se conclut par le retrait du membre masculin du sexe de la femme pour éjaculer sur son pubis, son ventre ou sur son visage après une fellation. Nul homme n’échappe à cette règle du retrait, il doit exprimer visiblement et formellement la preuve du succès de l’acte sexuel : le sperme. Cet impératif est la limite du personnage, tout en étant le reflet de ce qui peut se dérouler hors écran. Le spectateur ne mime pas le rapport sexuel, il est en état d’excitation que provoque tout porno, susceptible de le faire se masturber et arriver à conclure par le sperme, en même temps que les personnages à l’écran. Cette scène du cinéma porno hétérosexuelle ou homosexuelle peut se lire comme un moment performatif hors-cadre : il provoque des actions sensibles et expressives sur le public masculin.

Les corps dans ce film sont donc comme des machines à produire des effets et mettant en branle des situations : des actes sexuels répertoriés (le coït, la sodomie, la fellation, le cunnilingus) avec un ou plusieurs partenaires, des mises en scènes provoquées par l’étrangeté monstrueuse de Linda prêtant sa gorge pour mieux guérir les malades du docteur Young, et ainsi exercer son organe comme tout animal de foire, pour le plaisir de tout le monde. Ce qui nous donne des séquences de jeu de rôles autour du rapport dominant/dominé avec un jeune malade victime d’un trop grand complexe d’infériorité. Mais Linda ne joue pas si bien que ça la vierge effarouchée recherchant le secoure du mâle, la scène tourne court et nous sommes dans les explications des acteurs sortis de leurs personnages, le hors-scène plein l’écran devenant une scène du récit. Le film oscille donc entre ces trois registres de récit et de vision : porno, ludique et fantastique. Le porno s’octroyant la quasi-totalité du temps de l’histoire.



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Reel Insider : Critique de Deep Throat (en anglais)





1975
Gorge profonde / Deep Throat avec Linda Lovelace, Harry Reems
1974 Les Souvenirs humides de Miss Aggie 
1973 L'enfer pour miss Jones