Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     

 

 

 

 

 
Objectif Cinéma (c) D.R. GABRIEL OVER
THE WHITE HOUSE

de Gregory La Cava

THE SECOND CIVIL WAR
de Joe Dante

....................................................................


UNE AMERIQUE TROUBLEE

Distants de cinquante-cinq années, Gabriel over the white house de Gregory La Cava et The second Civil War de Joe Dante présentent tous deux un visage différent des Etats-Unis. Il est intéressant d’associer les analyses de ces deux films méconnus, sans pour autant exercer de comparaison, les deux films traitant l’un et l’autre de sujets différents. Simplement, rétrospectivement, il apparaît que ces deux « études » sont plus ou moins directement centrées sur la notion de pouvoir et du trouble qu’il peut engendrer : l’un dans les mains d’un président des Etats-Unis imaginaire, homme tourmenté, dont l’ambiguïté manifeste rejoint les tourments de l’Amérique, l’autre, tout aussi implacable que pernicieux car invisible, non incarné, mais que représenterait la place que l’image a pris dans nos vies, (et pas uniquement aux Etats-Unis), nous en rendant la plupart du temps dépendant, sans pour autant nous en rendre toujours compte.


Hammond tourmenté
Gabriel over the white house de Gregory La Cava

  Objectif Cinéma (c) D.R.

Les spectateurs des festivals de San Sebastian et de La Rochelle, puis ceux de la Cinémathèque Française, ont découvert récemment l’œuvre de Gregory La Cava, cinéaste américain des années 30-40, noyé en Europe - et particulièrement en France - dans le flux des films américains sortis dans l’immédiat après-guerre. Marginalisé dans son propre pays parce que rebelle et foncièrement indépendant, il était devenu tout simplement oublié. Pour les cinéphiles des années 90, il représente l’une des pièces manquantes (avec Mc Carey, Leisen) d’un certain âge d’or de la comédie américaine que compléteraient Capra et Lubitsch. La méconnaissance du cinéma de La Cava est peut-être aussi due au mélange des genres pratiqué avec dextérité dans ses films, qui peut déconcerter, à l’image de Primrose Path, où le mélodrame et le burlesque s’enchevêtrent constamment.  C’est enfin l’un des cinéastes hollywoodiens qui sacrifient le moins aux traditions narratives hollywoodiennes : pour ne citer qu’un exemple éloquent, l’histoire d’amour entre deux protagonistes, quand elle existe, constitue rarement un enjeu déterminant. On peut se référer à Stage Door (Pension d’artistes) où la traditionnelle intrigue amoureuse est éliminée, le cinéaste (et bien entendu les scénaristes) préférant s’attarder sur les rivalités professionnelles des jeunes comédiennes.