SYNOPSIS Les histoires d'amour et
les histoires tout court de Paul, maître-assistant dans une faculté de la
périphérie parisienne où il ne compte pas faire de vieux os. |
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LA
DEFLAGRATION DU SILENCE
Une scène finale
de Comment je me suis disputé... (Ma vie sexuelle) d’Arnaud Desplechin
(1996) avec Mathieu Amalric (Paul) et Emmanuelle Devos (Esther)
« - ...Ne me perds pas, même si on n’est plus ensemble...
en échange tu m’appartiens.
- Je ne t’appartiens pas, je ne veux pas que tu sois ma veuve...
- Eh si, je n’ai pas besoin de ton consentement... mais ne
t’en fais pas, ça ne m’empêchera pas de m’amuser, je serai
une veuve joyeuse.
- Alors je suis mort... ?
- Sans moi tu commences à mourir, ça c’est bien fait pour
toi... !
- Oui... il va falloir que j’y aille là...
- Me dis pas ça
avec ton air de curé... Embrasse-moi. »
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Voilà ce que se disent les
jeunes amants qui se quittent, dans une rue automnale de Paris,
où les feuilles sont mortes et se ramassent mal à la pelle,
collées sur le bitume mouillé. Paul se sépare d’Esther, fin
ordinaire d’une histoire d’amour unique comme chacune, sur
un banc public, il ne voit plus le monde autour d’eux, il
ne voit qu’elle, Esther. Elle et lui se déchirent en s’embrassant,
s’embarrassant de mots et de gestes, d’envie et de désamour,
entre la vie et la mort. La scène suivante se déroule le soir
même, certainement : Esther craque. Elle décroche le combiné
téléphonique, dans le couloir de sa résidence universitaire.
Elle pleure en tentant de retenir malgré tout ses larmes.
Malgré tout, c’est malgré lui, malgré elle. Elle tient une
cigarette dans sa main droite, et dans l’autre main, celle
du cœur, elle s’entend sans écouter :
- Allo Paul ? Oui...
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