SYNOPSIS Un 
                  jeune opérateur commet des crimes à l'aide de sa caméra. Le 
                  jour où sa fiancée découvre l'atroce vérité, il filme pour elle 
                  son propre suicide. | 
 
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                |  LA 
                  SYMPHONIE DU VOYEUR  
                   Le voyeur 
    de Michael Powell n’est pas seulement un film angoissant sur le rapport ambivalent 
    que le spectateur et le cinéaste entretiennent avec les images. La musique 
    y joue aussi un rôle très important. 
                  Soudain, un oeil s’ouvre 
                    et nous fixe. Quelques accords de guitare électrique nous 
                    figent. Une rue londonienne, à la nuit tombée, dans le quartier 
                    de Soho, où les prostituées déambulent. Un sifflement inconnu 
                    résonne dans un silence glaçant. Débutent alors quelques notes 
                    monocordes et graves, jouées et répétées lentement au piano, 
                    quelques notes suffisamment inquiétantes pour nous donner 
                    la chair de poule.  
 L’intuition qu’un 
    drame va se dérouler. 
 Le viseur d’une 
    caméra apparaît sur l’écran. Il fixe la jeune femme. Le point de vue subjectif 
    nous implique davantage dans l’action qui va se dérouler. Nous ne voyons pas 
    le cameraman mais nous entendons sa caméra : un bruit mécanique régulier qui 
    se déclenche et s’amplifie jusqu’à couvrir le son du piano, de plus en plus 
    frémissant dans la répétition des mêmes notes, comme si elles attendaient 
    une amplitude libératrice.    
                  
                  Une prostituée interpelle 
                    le filmeur : « Ce sera deux billets ». Nous 
                    suivons la jeune femme dont les talons aiguilles claquent 
                    sur le pavé brillant. L’implacable champ de vision (la cible 
                    du viseur de la caméra comme limite de l’espace filmique) 
                    que nous impose Michael Powell est inquiétant. Pourquoi cet 
                    anonyme filme cette prostituée, que lui veut-il exactement 
                    ? En jetant l’emballage de la pellicule dans une poubelle, 
                    le caméraman annule le son du piano. Nous n’entendons plus 
                    que le bruit de la caméra. La prostituée a pénétré dans la 
                    chambre ; elle se déshabille. 
                     
                     
                     
                   
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