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 SYNOPSIS  : Frank Weber est policier. Selon la procédure 
    habituelle, il arrête un gangster dans son appartement. A la fin de la journée, 
    il a rendez-vous avec une jeune femme, Alice White. Ils vont dans un salon 
    de thé. N’arrivant pas à se mettre d’accord sur le programme de leur soirée, 
    ils se séparent. Alice accepte alors d’être raccompagnée par un jeune peintre, 
    qui lui propose de visiter son atelier. Elle y consent, mais quand il se jette 
    sur elle, elle le tue. Un homme, Tracy, a remarqué qu’Alice était ressorti 
    toute seule de chez le peintre. Chargé de l’enquête, Frank découvre bientôt 
    l’un des gants de la jeune fille dans l’atelier. Il le ramasse, sans rien 
    dire à ses supérieurs. Mais Tracy, qui s’avère être un maître-chanteur, a 
    ramassé l’autre. Frank, ayant décidé de protéger Alice, fait rapidement comprendre 
    à cet homme qu’il peut l’inculper pour meurtre. S’ensuit une course-poursuite 
    entre Tracy et la police, au «British Museum». Finalement, Tracy se tue en 
    tombant à travers une verrière. Et Frank dissuade Alice d’aller se dénoncer.
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                | ANALYSE 
 
 
                    
                    Grande-Bretagne, 1929. Alfred Hitchcock tourne Chantage  
                    en version muette. Puis, le producteur John Maxwell ayant 
                    importé des Etats-Unis le matériel nécessaire, il se risque 
                    dans la version sonore... Et bientôt, il offre au cinéma britannique 
                    le premier film parlant de son histoire. Mais si Hitchcock 
                    impose Chantage  comme « un film expérimental du point 
                    de vue technique », il ne se contente pas de ce succès 
                    pour autant. Car bien plus qu’une parure, le son est pour 
                    lui un moyen d’alimenter le suspense. Et il y parvient, tant 
                    avec de simples petits bruits qu’avec quelques dialogues acerbes. 
                    En outre, le suspense est structuré par une intrigue policière, 
                    dans laquelle se développe un conflit entre l’amour et le 
                    devoir. C’est d’ailleurs là un des thèmes de prédilection 
                    du réalisateur. Au milieu de ce climat des plus captivants, 
                    celui-ci réussit d’autre part parfaitement à mener à bien 
                    ce qu’il appellera plus tard «de la direction de spectateurs». 
                    Cela étant, Hitchcock jongle tout au long du film avec des 
                    duos et des trios. Présents aux trois niveaux cités, ils n’en 
                    rendront le scénario que mieux ficelé.  A l’origine, le film était donc muet. Ce qui veut dire, puisque 
                    après tout il s’agit de cinéma hitchcockien, qu’il s’avérait 
                    déjà palpitant par la force de l’image. L’intensité dramatique 
                    du suspense se basant alors nécessairement sur le visuel. 
                    Elle s’identifie du reste très bien à un moment : après le 
                    meurtre qu’elle vient de commettre, Alice erre dans les rues 
                    de Londres. Elle y voit une enseigne lumineuse représentant, 
                    pour elle, une main plantant un couteau. De plus, elle se 
                    polarise sur trois personnes dont un des bras, par sa position, 
                    lui rappelle celui du peintre mort. L’imagination de la jeune 
                    fille est donc ici seulement dépeinte grâce aux images, et 
                    notamment aux plans rapprochés.
 
 
 
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