SYNOPSIS : Edward Scissorhands
n`est pas un garçon ordinaire. Création d`un inventeur, il a reçu un cœur
pour aimer, un cerveau pour comprendre. Mais son concepteur est mort avant
d`avoir pu terminer son oeuvre et Edward se retrouve avec des lames de métal
et des instruments tranchants en guise de doigts. |
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LES
CINQ PREMIERES MINUTES
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Edward aux mains d’argent est le
quatrième long-métrage de Tim Burton, grand gamin de 38 ans
devenu par ailleurs l’un des cinéastes américains actuels
les plus passionnants, qui plus est ne se prenant absolument
pas au sérieux. De Pee-Wees big adventure à Sleepy
Hollow, Burton, en bon démiurge issu du monde de l’animation
(il a débuté comme animateur des niaiseries des productions
Disney) a toujours donné vie à de singulières personnalités,
marginalisées par une société américaine hiératique et guindée.
Ce serait trop simple de dire que le cinéaste ressemble à
ses créatures, physiquement ou moralement, à limage de ce
grand dadais de Pee Wee dans sa maison pleine de jouets, ou
de cet Edward mélancolique en forme de sécateur, proche de
Jack, le squelette désenchanté de The nightmare before
Christmas. L’ambivalence des personnages burtoniens s’exprime
le plus souvent par une inexorable maladresse qui les oblige
à exercer le mal tout en voulant faire le bien : c’est Jack
voulant organiser son propre Noël qui s’achève en fiasco épouvantant
les enfants d’une banlieue proprette, c’est encore Edward
Scissorhands, inconscient de son handicap qui lui fait
croiser le fer à chaque fois qu’il tend la main.
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Derrière cette attention particulière à
ses personnages, ses héros au grain de folie adouci par l’amertume
propre aux laissés pour compte, se cache aussi bien une réflexion
sur la normalité, la différence, l’altérité, et se profile
enfin la question de la solitude de l’artiste, son désir d’indépendance,
sa détermination à proposer une " vision du monde "
qu’il souhaite avant tout faire partager. C'était l’un des
aspects de Ed Wood, son avant-dernier film, ou la tentative
émouvante de montrer notamment que la création, réussie ou
non, passe avant tout par un enthousiasme aveugle et démesuré,
une insouciance à faire fi des critiques les plus noires pour
préserver un désir artistique personnel. Faire Ed Wood
ou Edward aux mains d’argent, c'était avant tout montrer
la résistance de l’artiste (l’artiste comme être naïf et désenchanté)
contre le plus grand nombre, contre l’insignifiance ou la
méchanceté. Pour conclure cette présentation trop brève et
superficielle de l’univers de Tim Burton, il faut souligner
la formidable capacité d’invention du cinéaste, la cohérence
de son équipe technique (notamment par le travail effectué
par Henry Selick pour le film d’animation l’étrange Noël de
Mr Jack) et rappeler son association unique avec le compositeur
Danny Elfman, depuis les débuts de Burton en 1985, qui culmina
en 1994 avec la BO magique de Nightmare Before Christmas.
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