SYNOPSIS  : Cabochard, amateur de femmes 
    et de boissons fortes, Steve Everett, grand reporter qui avoue son penchant 
    immodéré pour les sujets chocs, finit par se faire licencier du New York 
    Time. Il échoue sur la côte Ouest à l'Oakland Tribune. Là, il est 
    chargé de reprendre une enquête interrompue après la mort accidentelle d'une 
    jeune collègue. Cette dernière était chargée de couvrir l'exécution d'un criminel 
    noir, Frank Beechum, condamné pour le meurtre d'une caissière. Très vite, 
    Everett a de sérieux doutes sur la culpabilité de Beechum, qui doit être exécuté 
    à minuit. | 
 
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                 LE 
                  MELODRAME VU PAR EASTWOOD 
                   
                   
                    
                  
                  Le dernier film de Clint Eastwood, Jugé 
                    Coupable, est construit comme un mélodrame. Cinq éléments 
                    principaux permettent de s’en rendre compte : premièrement, 
                    la structure dramatique, qui permet de mettre en valeur un 
                    humanisme certain, et, deuxièmement, le conflit mélo-dramatique, 
                    opposant l’émotion précédente à une déshumanisation sociale. 
                    Puis, troisièmement, la montée d’une valeur fondamentale, 
                    la famille, qui donne lieu à un traitement parallèle des deux 
                    personnages principaux. Un personnage secondaire n’est pourtant 
                    pas en reste, quatrièmement, puisque considéré comme pivot 
                    du point de vue du mélodrame. Et enfin, cinquièmement, une 
                    disproportion du temps, qui soutient et rythme le mélodrame. 
 La structure dramatique, 
    tout d’abord, est construite en trois actes. Pour commencer, un certain ordre 
    est naturellement instauré par le début du film, comme une évidence, un point 
    vers lequel va culminer le récit : l’exécution de Luther, condamné à 
    mort pour le meurtre d’une jeune caissière. Les personnages sont presque en 
    place, et c’est dans la brèche encore ouverte que va s’engouffrer un certain 
    chaos.  
                  Car très vite en effet, cet ordre est perturbé 
                    par l’arrivée de Frank Beechum, journaliste à L’Oakland 
                    Tribune qui décide de mener sa propre enquête sur cette 
                    affaire. Cette incursion est brutale car imprévisible, faisant 
                    suite à l’accident tragique de la journaliste alors chargée 
                    de l’affaire, on y reviendra. 
                  Troisièmement, la restauration de l’ordre initial, ou plutôt 
                    du véritable état de grâce, celui vers lequel le film tendra 
                    dès l’arrivée de Beechum, à savoir l’innocence de Luther. 
                    Le progrès du récit vers cette vérité est bien sûr émaillé 
                    d’obstacles, dont le premier est le temps, on y reviendra 
                    également. Il y a aussi les difficultés à retrouver les témoins, 
                    à mener de front vie professionnelle et vie familiale… 
                     
                     
                     
                   
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