SYNOPSIS : Bragana et sa jeune femme Giovanna, tiennent une trattoria.
Pour retenir un jeune vagabond, nommé Gino, Giovanna l’accuse de ne pas avoir
payé son repas. Mécanicien au chômage, Gino, après avoir saboté la camionnette
de Bragana propose de la réparer. Ce-dernier part à Bicyclette avec le curé,
Don Remigio, pour chercher une pièce de rechange. Giovanna et Gino deviennent
amants. Gino propose à Giovanna de s’enfuir avec lui. De retour, Bragana accepte
que Gino reste quelques jours chez eux. Le lendemain matin, profitant de ce
que Bragana est à la pêche, les deux amants s’enfuient. Mais Giovanna change
d’avis et rentre chez elle, seule. Dans le train pour Ancôme, un jeune homme,
surnommé l’Espagnol, paie le billet de Gino et l’invite à l’accompagner à
Ancôme. Là, ils louent une chambre pour Gino et lui. Gino lui avoue son amour
pour Giovanna. A la foire, Gino, qui fait l’homme-sandwich pour l’Espagnol,
est accosté par Bragana, qui lui reproche d’être parti, et Giovanna. Ils se
rendent dans un café, et pendant que Bragana chante, Gino demande à Giovanna
de rester avec lui. Elle refuse. Le trio célèbre le succès de Bragana, qui
s’enivre. En pleine nuit, ils repartent en camionnette, Gino se met au volant
à la place de Bragana… |
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ANALYSE
Ossessione est une des adaptations
d’un roman de l’Américain James Cain, Le Facteur sonne
toujours deux fois, dont Pierre Chenal a déjà fait un
film en France en 1939, intitulé alors Le Dernier tournant.
Le film de Visconti date de 1942 et est considéré comme «le
premier film néo-réaliste italien ». Ce qualificatif,
trouvé par le monteur du film, reste une étiquette assez discutable,
d’ailleurs quelques avis sont partagés sur la question, on
y reviendra. Visconti a simplement cherché à transposer « un
récit sur un certain type de société italienne restée intouchable,
le sous-prolétariat de la Vallée du Pô. En transposant les
grandes lignes de l’histoire de Cain dans ce milieu, nous
voulions construire un film absolument italien. Nous écrivîmes
alors le scénario d’Ossessione, introduisant des personnages
qui, bien sûr, n’étaient pas chez Cain, comme, par exemple,
l’Espagnol ».
Si le film reste politiquement ambigu, il ne l’est pas dans
sa construction. Le film apparaît dès le départ comme très
structuré. Ossessione se déroule donc en Italie, dans
une petite auberge lombarde, au bord d’une route sèche et
nue. Une jeune femme et son amant tuent le vieux mari et réussissent
à maquiller leur crime en accident de voiture. Le jeune couple
criminel n’a plus qu’à vivre sa passion en paix, mais le destin
les attend bientôt au tournant… La présence du destin est
essentielle dans ce film construit de plusieurs points de
vue de manière symétrique : des épisodes se répondent,
des lieux se font écho, les personnages deviennent des points
de symétrie…
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