Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     

 

 

 

 

 

Et dans sa relation finale avec Sandii, au moment où il est tout seul avec ses souvenirs au New Rose Hotel, X n’a qu’une seule et unique préoccupation : celle de retrouver précisément l’unique possibilité, c’est-à-dire ce qui s’est réellement passé. Ainsi, l’unicité est à l’ADN ce que le seul et exact souvenir est à X et à Sandii.

  New Rose Hotel (c) D.R.
Et si l’ADN duplique, Sandii se définit par rapport à la duplicité, puisqu’elle joue (au moins) double jeu. Elle répète aussi, comme X, mais de façon différente. La dernière partie du film, construite en flash-back, montre et remontre les souvenirs de X. Il repasse le film dans sa tête jusqu’à trouver la faille, tandis que Sandii répétait afin qu’il n’y est aucune erreur.

X connaît lui aussi des troubles de l’identité. Il se prend pour Hiroshi, et c’est Sandii qui dans la chambre d’hôtel insiste sur le fait qu’elle se trouve bien avec X, et que Hiroshi n’est que sur la bande vidéo qui défile alors à ce moment là. Mais c’est par contre Sandii qui le fera douter de son identité, à Vienne : peut-il vraiment avoir des sentiments sincères envers elle s’il l’a lui-même poussé à séduire Hiroshi ? Est-ce qu’il l’aime ? Est-ce qu’il se sert d’elle ? Les deux ?

New Rose Hotel se présente également comme un film sur le manque. Il manque au spectateur les séquences entre Sandii et le Japonais. Il manque à X des éléments pour comprendre. Comme il manquait une scène à Matty dans The Black Out ?

Pas exactement. Cependant, c’est par le manque qu’il est possible de faire le lien entre les deux films. New Rose Hotel peut se définir par le manque, mais un manque particulier. Car si les séquences entre Sandii et Hiroshi sont absentes, elles ne manquent pas réellement. Autant dans The Black Out, le manque de Matty est bien réel, et correspond à un trou, un trou de mémoire, un trou dans lequel il tombe , autant dans New Rose Hotel, les séquences ne manquent qu’au spectateur. Sandii séduit X, mais le spectateur ne s’en rend compte qu’à la fin. Pendant tout ce temps, pendant en fait une bonne partie du film, il attendait la rencontre entre Sandii et le Japonais. Ces séquences existent pour X, même s’il ne peut que se les imaginer, et elles se répètent pour Sandii, comme le comprend alors le spectateur à la fin.

Elles se répètent comme celles des flash-back. Elles se répètent toujours de la même façon, comme le fait l’ADN, mais avec à chaque fois un élément supplémentaire dont se souvient X, et qui lance une nouvelle répétition.

New Rose Hotel (c) D.R.
X et Matty sont ceux qui veulent se rappeler. Mais si Matty n’en avait pas les moyens à lui tout seul, X les a. L’accès à la connaissance ne procède pas de la même manière pour les deux. Bien que dans les deux films, la vidéo apporte des éléments de compréhension. C’est la clé du mystère pour Matty, puisque la scène manquante lui est dévoilée à la fin par Mickey. Matty a besoin de ce support puisqu’il ne peut pas faire confiance à ses souvenirs. X, lui, le peut. Et c’est parce qu’il suppose ce qui a dû se passer entre Sandii et le Japonais, ce que Sandii confirme d’ailleurs lors du dialogue dans la chambre d’hôtel de Vienne (alors que ce que suppose Matty est démenti par Annie, qui affirme ne pas avoir couché avec d’autres hommes), qu’il démêle ses souvenirs.

Pour X, tous les éléments sont donc présents, il lui suffit juste de se les remémorer. Ainsi, le procédé de la réminiscence lui fait associer par analogie la carte à puce vue sur la vidéo à celle découverte en fouillant dans les affaires de Sandii. Il a d’ailleurs un comportement inverse de celui de Sandii : s’il procède par addition d’informations pour comprendre, Sandii a toujours procédé par soustraction : elle cache des éléments et ses véritables intentions.