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INSIDE DAISY CLOVER
de Robert Mulligan

THE GODDESS
de John Cromwell

FRANCES
de Graeme Clifford

A STAR IS BORN
de George Cukor
Par Richard DALLA ROSA

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LEURRE DE GLOIRE EN COULISSES

Quand la télévision ne nuit pas au cinéma, elle en montre parfois les travers. Ainsi, du 26 mars au 16 avril 1999, le ciné-club de France 2 a proposé quatre films révélant les coulisses du cinéma, américain en l’occurrence. Quatre films pour retracer quatre destins de femmes : The Goddess / La Divine (Cromwell, 1958), Inside Daisy Clover (Mulligan, 1965), Frances (Clifford, 1989), A star is born (Cukor, 1954). Toutes les quatre connaissent une ascension fulgurante jusqu'à l’apogée, mais trois d’entre elles affrontent un succès au goût de non-retour.

Objectif Cinéma (c) D.R.

L’amour et la mort s’entrechoquent dans ces quatre histoires pour donner lieu à une tension dramatique nuancée selon chaque personnage. La peur et l’impossibilité d’aimer tout d’abord représentent l’aspect le plus frappant : dans La Divine, Kim Stanley feint d’aimer, dans Inside Daisy Clover, Natalie Wood épouse un homosexuel qui lui offre un faux mariage, dans Frances, Jessica Lange vit une trahison sentimentale et passe à côté de l’histoire sincère que veut lui offrir son ami d’enfance. Enfin, dans A star is born, Judy Garland hésite à aimer James Mason, puis se marie à lui et à la gloire qui l’empêche de le voir, pour finalement le perdre quand celui-ci se suicide par noyade. Mais ce sont certainement les scènes de solitude qui sont les plus pertinentes, car les failles psychologiques des personnages s’ouvrent sur des gouffres insoupçonnés. La douleur surgit brusquement, notamment quand Kim Stanley se retrouve seule dans sa trop vaste maison, quand Natalie Wood est prise de panique dans la cabine de doublage, face à elle-même, quand Jessica Lange divague sur son lit, à l’asile, et quand Judy Garland avance seule sur la scène à la fin du film de Cukor. Le métier d’acteur est cerné de solitude : dans un système paradoxal, il met en avant l’image et l’être en retrait. Une distanciation avec les autres et avec soi-même s’impose violemment si on ne se protège pas de ses propres manques, car le travail d’acteur ne permet pas de combler le manque, il permet de jouer avec, afin de mieux le cerner, de l’apprivoiser peut-être, pour être capable de l’affronter dans sa vie privée.