Dans Le festin nu, l’image de
la femme est omniprésente. La femme de Billy Lee se défonce
à l‘insecticide (à ce sujet, Burroughs dit que
les femmes ne sont pas des êtres humains mais des insectes.
Des insectes qui suivent Lee tout au long du récit).
Cette femme, qui décède, lance le processus de
création littéraire chez Billy Lee. Une femme
qui disparaît pour faire apparaître un homme (la
scène de la transformation du Dr Benway). Cette scène
de la transformation annonce l’élimination de la femme.
Une scène qui illustre le propos soutenu par Burroughs
autour du clonage, qui permettrait de se passer de la femme
et de ses organes de procréation. C’est aussi un film
où la vision de la réalité est celle que
les yeux des personnages perçoivent. Le corps est une
image et fabrique des images, après que les mots se soient
insérés dans la chair de Lee. Ils s’inventent
les personnages, qui tour à tour le contaminent.
Dans
M.Butterfly, le corps oublie que la réalité
impose des lois précises, une logique imperturbable,
et décide par son propre intérieur de suivre
ce qui lui convient le mieux, même si dans la finalité,
le choix s’avère illusoire et contraire à la
rationalité.
Crash
est un film où le désir s’affole, où
l’instinct sexuel, précipitamment multiplié
par les nombreux et violents accidents de la route, jaillit
comme la foudre, et ne rencontre plus la réalité.
Une nouvelle forme de désir apparaît pour/sur/et
dans les corps grâce à la souffrance, à
la mise en péril, et à l’image saisissante que
la mort exerce sur les corps.
En
filmant l’intime décor des corps, Cronenberg nous montre
que la chair peut susciter autant d’intérêt que
l’âme, et que la vérité, tout comme la
réalité, ne prend sa véritable dimension
que dans notre imagination. Une imagination qui nous déborde
et nous lance sur un nombre impressionnant de fausses pistes.
Avec eXistenZ, Cronenberg continue assurément
à nous surprendre, à développer judicieusement
le thème troublant de la réalité, et
à faire émerger des conflits entre le faux et
le vrai, où les personnages, pris entre ironie et mélancolie,
font de parfaits illuminés.
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2001
Spider avec Ralph Fiennes
2000
The Lie Chair
1998 eXistenZ
avec Jennifer Jason Leigh
1996
Crash avec James Spader
1993
M. Butterfly avec Barbara Sukowa
1991
Naked Lunch / Le Festin nu avec Peter Weller
1988
Faux-Semblants / Dead Ringers avec Jeremy Irons
1986
La Mouche / The Fly avec Jeff Goldblum
1983
Dead Zone avec Christopher Walken
1982
Vidéodrome avec James Woods
1981
Scanners avec Stephen Lack
1979
Chromosome 3 / The Brood avec Oliver Reed
1979
Fast Company avec Nicholas Campbell
1976
Rage Rabid avec Marilyn Chambers
1974
Frissons / Parasite Murder avec Paul Hampton
1970
Crimes of the future avec Paul Mulholland
1969
Stereo avec Ronald Mlodzik
1969 Painkillers
avec Nicolas Cage
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