Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     

 

 

 

 

 
  Objectif Cinéma (c) D.R.

De court en long-métrage, Laurent Achard continue détendre sa géographie sentimentale en lieu et place de toute forme de psychologie lourdaude. Une rivière prés de laquelle on pique-nique un dimanche, où dans laquelle on règle ses comptes amoureux lors d’une compétition de natation, une maison qu’on offre à une maîtresse en guise de témoignage amoureux, un appentis d’ouvrier, une conserverie inaugurée : tous ces lieux ont leur existence propre et possèdent une signification au cœur même de l’intrigue. s

Dans ce cadre campagnard, le cinéaste développe son art de la litote gorgée de fiel ou d’amour. Il étoffe son cadre familial qui nous est désormais familier, en le nuançant toutefois. Le père mollasson et maladif d’une odeur de géranium devient un alcoolique prompt à la sieste, tout en restant attachant, la mère, soucieuse de ses conserves, accompagne davantage qu’elle ne déclenche les tourments annoncés. La sœur Françoise, devra choisir entre Bernard le cousin ironique et violent et Karim, qui travaille au noir pour sa famille. Ces deux derniers, présents dans une odeur de géranium, trouvent leur rôle étoffé : Bernard existe désormais à l’image alors qu’il n’était dans une odeur de géranium qu’une simple signature accompagnant une bague offerte - cadeau déjà significatif dont l’histoire est développée dans le long-métrage - et Karim n’est plus seulement l’étranger à qui la mère offrait le café au petit matin, mais le rival fort en natation, fragile par la précarité de sa situation professionnelle ; il est l’ami de la famille, l’homme qui tombe à pic pour sauver les jeunes femmes dénudées et mettre en déroute les adolescents voyeurs. Comme Sonia, il est l’un des personnages déclencheurs de conflits, ces explosions dont Achard ne montre que la surface des bouillonnements, à l’image de cette maison en flammes à l’horizon d’une belle journée finissante. Reste Julien, l’œil du doux cyclone familial, celui qui observe et se tait. Celui qu’on ne croit pas quand il énonce soudain la vérité. On guette la présence de l’enfant dans tous les films de Laurent Achard. Car on sait qu’elle n’est jamais vaine, qu’elle nous aide à entrer imperceptiblement dans son imaginaire artistique. A demi-nu, en culotte blanche, petit porteur de mystères, ange mélancolique aux yeux curieux du cinéaste en devenir, l’enfant s’avance au milieu des ombres, dans la rivière.



Acheter ce livre ou DVD sur le site : Fnac
Acheter ce livre ou DVD sur le site : PriceMinister
Acheter ce livre ou DVD sur le site : Amazon
Acheter ce livre ou DVD sur le site : Librairie Lis-Voir




Titre : Plus qu'hier, moins que demain
Réalisation : Laurent Achard
Acteurs : Pascal Cervo, Mireille Roussel, Martin Mihelich, Laetitia Legrix, Lily Boulogne
Durée  : 1h 26mn
Pays  : France
Année : 1998





1994 Dimanche ou les Fantômes avec Julien Rivièrez
1998 Plus qu'hier, moins que demain avec Pascal Cervo





Plus qu'hier et moins que demain : Site officiel du film