SYNOPSIS
: Le chirurgien Génessier souhaite remodeler
le visage de sa fille Christiane, rendue méconnaissable suite
à un accident de voiture, mais pour cela il doit effectuer des
greffes de peau qu'il aura prélevée sur des jeunes filles. |
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EDITH SCOB - UNE APPARITION EN
TROIS ACTES Dans
le film-annonce des Yeux sans visage, l’apparition
du personnage d’Edith Scob est l’enjeu d’un suspens. Pas question
de montrer le visage de la comédienne, avec ou sans masque
: c’est au contraire en retardant le plus possible l’échéance
que l’on attirera le public dans les salles. « Pourquoi
dans cette maison les miroirs sont-ils masqués de noir ? Que
cherche t-elle ? Le reflet de ses yeux ? De son visage ? Edith
Scob, dont vous connaîtrez enfin le visage, en allant voir
Les yeux sans visage...» claironne la voix off.
Acte 1 - Christiane Génessier
(Edith Scob), est allongée sur son lit, le visage contre un
oreiller. Son père (Pierre Brasseur) lui rend visite. C’est
la première fois que nous voyons sa fille qui n’est donc pas
morte, contrairement à ce que nous dit le début du film. Dans
cette scène d’exposition classique, nous apprenons que Christiane
a le visage défiguré depuis un accident de la route dont son
père fut responsable. Cette culpabilité le pousse probablement
à se racheter en organisant cette vaste entreprise chirurgicale
criminelle. Pendant la visite de Génessier à sa fille, celle-ci
reste sur son lit, le visage caché. Le ton de la jeune fille
est plein de ressentiment : elle a mis la main sur un faire-part
de décès à son nom et découvert les agissements de son père.
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Lorsque Louise (Alida Valli), la fidèle
assistante de Génessier apparaît, le ton est différent. Louise
lui fait remettre son masque blanc pour cacher son visage.
C’est seulement une fois le masque porté que Christiane nous
apparaît, au sens littéral de « l’apparition »,
tenant du registre fantômatique (cf article). Ce masque étrange
cernant ses yeux, lui colle au visage comme une seconde peau.
Franju ne nous montre pas le vrai visage de Christiane mais
nous le fait sentir. Quand Christiane se redresse brutalement
devant son père, elle le regarde alors qu’elle n’a pas encore
mis son masque, mais l’axe de la caméra et la mise en place
des personnages excluent des rapports frontaux entre eux.
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