Acculés, Michel et Selma
deviennent en quelques secondes des meurtriers, Michel fuit
à travers champs, Selma suit un petit chemin à travers les
bois, vers la clinique...
3e point, où l'on comprend
que les metteurs en scène sont des salauds
Las, dans leur périple Michel
et Selma ne se doutent pas qu'il leur faudra faire face au
sadisme raffiné de leurs créateurs, qui après les avoir gavés
de leurs propres rêves et d'une énergie débordante vont les
sacrifier comme des moutons sur l'autel de leur propre peur.
Dans Dancer in the dark, c'est le metteur en scène
médiocre de La mélodie du bonheur qui s'y colle, et
sous prétexte de montrer à Selma où en est le spectacle, la
retient jusqu'à l'arrivée de la police. D'un metteur en scène
de comédie musicale à l'autre difficile de ne pas faire le
lien. Jean-Luc Godard, lui, assume carrément le rôle du salaud
qu'il interprète derrière ses fameuses lunettes noires et
sa barbe de trois jours.
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Livrés à une justice aveugle
et sanglante, Michel meurt tristement, tué d'une balle dans
le dos, tandis que le calvaire de Selma s'étire comme un chewing-gum
pendant toute la dernière partie du film. La mort est sordide
à l'aune des rêves des personnages mais qu'espérer d'un danseur
à bout de souffle qui tournoie dans le noir, à part une étincelle
brève et fatale, comme un papillon qui s'enflamme d'avoir
trop voulu se noyer dans la lumière.
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