Au-delà de nos rêves consiste en une vaste entreprise : une expérimentation du « monde comme simulation et programmation » (1) et du paradis au cinéma, grâce à l'apport des images de synthèse. Il s'agit d'un objectif, porté par un fort désir de création, au résultat unique et déroutant (jusqu'ici jamais vu). Un objectif nourri d'un défi : faire évoluer les images de synthèse dans un univers d'habitude invisible, retranché hors-champ et exclusivement réservé aux allusions, ellipses ou autres passages furtifs.

L'expérimentation picturale est d'abord envisageable, comme recours au réalisme merveilleux au sein de la dialectique fantastique - images de synthèse. Elle alimente le film par cette association ou processus, afin d'inventer visuellement sans cesse, jusqu’à tendre vers l'irreprésentable. Au centre de cette dialectique (fantastique allié aux images de synthèse) chemine et s'inscrit l'idée de travailler les formes et les couleurs pour qu'elles entrent en adéquation avec le dit binôme, à l'étendue (poétique) infinie, extra-terrestre - le paradis -. Un imaginaire qui devient imagerie : où le travail d'expérimentation viserait sans doute à faire jaillir d'une utopie que sont ces « paradis artificiels », à faire saillir (en trois dimensions) quelques effets de réel au sein d'un cadre irréaliste.