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  Tueur à gages (c) D.R.

Cinéaste de la devinette décontenancée, il inscrit ces interrogations (qui sont d’ailleurs propres à la fiction) dans le processus même de ses films. La rêverie s’annonce souvent masquée, derrière la longueur inhabituelle d'un plan (la file d’attente à la cantine rythmée par le bruit des caisses enregistreuses) ou ne s’annonce pas et se fond dans la réalité de la chronique (parfois un plan, montrant le réveil de Kaïrat sur son lit, nous invite à penser que ce qui précédait était une divagation). Mais rien n’est réel de toute façon Même la mort. Kaïrat rêve la sienne après une bagarre, et se retrouve dans une pièce où sa pauvre Indira aimée doit le veiller. Marat, le héros qui ne sourit plus, se promet le suicide dans ses cauchemars prémonitoires.

Troisième état d'un même personnage qui aurait débuté dans la vie sous les traits de Josulan, Marat est parvenu à l’âge adulte, à l’heure où on se marie et où on devient père. Tueur à gages est donc forcément plus réaliste, même s’il est nourri de scènes insolites flirtant avec l’absurde rappelant les précédents films. Marat est le seul des trois personnages à mourir. Mais rien n’est définitif, il n’y a que le doute sur la terre. La mort de Marat est élidée On la devine, on ne la voit pas. Elle est inscrite dans la narration, mais elle n’est pas montrée.

Kaïrat (c) D.R.

Marat n’est pas un somnambule, il ne vit pas pour lui-même entre réalité et sommeil, mais pour sa famille. Les dettes l’accablent et l’acculent au malheur Il deviendra fantôme de son vivant malgré lui, entre hier et nulle part, entre ici et aujourd’hui. Sa démarche féline est trompeuse, elle est celle de l’homme méfiant, hésitant, dont l’envie immédiate serait de se re-matérialiser dans l’enfance, de retrouver sa rêverie perdue. Marat tend à disparaître, comme dans cette boîte de nuit où il est gommé de l’écran par le temps dilaté. Comme ce jeune camarade de Kaïrat disparu mystérieusement sur une route où ils cheminaient ensemble. Il aura beau l’appeler, il ne reviendra pas.

Comment peut-on se souvenir des premières images de films mettant en scène des personnages plongés en permanence dans un épais somnambulisme ? En étant soi-même somnambule. En faisant semblant de croire aux liens étroits entre cadre fictionnel et cadre réel ou rêvé (le paysage, d'un écran d’auto-école à la vitre d'un bus dans la ville), en imitant les héros projetant leurs désirs sur l’écran dune salle de cinéma (Kaïrat), en se faisant complice du garçon muet qui n’arrête pas de lire (Kardiogramma), en croyant voir tomber la neige (Kaïrat), en apercevant une bougie luire dans un appartement en deuil (Tueur à gages), en étant persuadé d’avoir détourné la réalité à son avantage.



Synopsis - Kaïrat :
20 ans, Kaïrat quitte la steppe kazakhe pour la ville d'Alma-Ata, décidé à poursuivre ses études. Mais il est très vite renvoyé pour indiscipline. En formation de conducteur d'autobus, il remarque une jeune fille qui lui plaît. Il la rencontre à nouveau au cinéma...

Synopsis -  Kardiogramma : Un garçon de douze ans, Jasulan, fils de berger, souffre d'une maladie de coeur. Il ne pourra plus courir dans la steppe s'il n'est rapidement soigné. A la capitale, où il est venu se faire éxaminer, il va découvrir que sa maladie peut être un facteur d'exclusion.




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2001 La Route / Jol avec Djamshed Usmonov
1998 Tueur a gages / Killer avec Talgat Assetov
1995 Kardiogramma / Battements de cœur avec Jasulan Asauov
1991 Kairat avec Kairat Makhmedov
1988 Juillet / Sil'de