SYNOPSIS :
Casey Becker, une belle adolescente, est seule dans la maison
familiale. Elle s'apprête à regarder un film d'horreur,
mais le téléphone sonne. Au bout du fil, un serial
killer la malmène, et la force à jouer à
un jeu terrible : si elle répond mal à ses questions
portant sur les films d'horreur, celui-ci tuera son copain...
Sidney Prescott sait qu'elle est l'une des victimes potentielles
du tueur de Woodsboro. Celle-ci ne sait plus à qui faire
confiance. Entre Billy, son petit ami, sa meilleure amie Tatum
et son frère Dewey, ses copains de classe Stuart et Randy,
la journaliste arriviste Gale Weathers et son caméraman
Kenny qui traînent tout le temps dans les parages et son
père toujours absent, qui se cache derrière le
masque du tueur ? |
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L'ILLUSION HORRIFIQUE
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Film d'horreur à
l'intrigue en apparence fort conventionnelle (un serial killer
terrorise et trucide une bande de jeunes gens), Scream
s'avère infiniment plus drôle et intelligent
que les innombrables produits de ce genre, ce qui n'étonne
pas de la part de Wes Craven qui entreprend ces derniers temps
un travail réflexif sur ses genres de prédilection
: le fantastique et l'horreur.
Ainsi Scream réussit le tour de force d'être
à la fois un film d'horreur et une réflexion
sur ce genre, un film terrifiant et drôle. Dans un équilibre
miraculeux, Craven parvient à concilier la peur et
le comique, c'est-à-dire la sensibilité et l'intelligence,
en jouant sur une oscillation perpétuelle entre la
croyance et la distance.
La croyance, d'abord. Il n'y a peur que si le spectateur croit
un minimum à ce qu'il voit, selon un pacte narratif
propre à toute fiction. Pour cela, Craven postule une
toile de fond réelle, sur laquelle l'histoire va se
développer : les personnages existent, les meurtres
ont réellement lieu, etc.
A partir de là, Craven va s'ingénier à
susciter la terreur, en déclinant toute une gamme d'effets
qu'il a, en maître du genre, à sa disposition.
A ce titre, la première scène est absolument
exemplaire. Nettement séparée du reste du film,
puisque la jeune fille est tout de suite évacuée
(exemple canonique de Psycho), elle fonctionne comme
scène-matrice, dont tout le corps du film n'est qu'une
suite de reprises et de variations jusqu'à la parodie.
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Tout commence avec l'attente. Une jeune
fille, seule chez elle, se prépare à manger.
Un coup de fil retentit. Un inconnu prétend s’être
trompé de numéro, puis il pose des questions,
d'abord anodines, avant de la harceler et de la menacer. On
le voit, le tueur, pour la victime comme pour le spectateur,
se laisse désirer. Il ne lui importe pas tant de tuer
sa victime que de la terroriser. Aussi la mise en scène
instaure-t-elle un horizon d'attente car il faut bien donner
le temps à la peur de s'épanouir. Et l'angoisse
cinématographique s'inscrit dans cet espace de temps
intermédiaire, cette zone incertaine et transitoire
qui va de la prise de conscience du danger à sa manifestation.
En d'autres termes, l'événement ne terrifie
que lorsqu’il reste une menace, une pure virtualité,
quelque chose de possible et non de réel. Dès
que le tueur devient visible, il perd de son pouvoir, et la
peur baisse d'intensité. La jeune fille est moins dominée
par l'effroi que par la rage, et trouve des ressources pour
repousser les assauts de son agresseur. De même, la
mise à mort peut être ressentie comme un répit,
un soulagement, qui met fin à ce qui est proprement
insoutenable : l'attente de ce qui peut advenir.
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